Air France-KLM a annoncé ce vendredi une perte d'exploitation de 1,046 milliard d'euros au troisième trimestre et a prévenu que la situation allait encore se dégrader avec la deuxième vague de l'épidémie et le durcissement des restrictions de déplacement en Europe, qui vont jusqu'à un reconfinement en France. La perte est néanmoins inférieure aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur résultat d'exploitation négatif de 1,24 milliard d'euros. La perte nette s'élève quant à elle à 1,6 milliard d'euros. Elle comprend une provision pour restructuration de 565 millions d'euros, une sur-couverture de carburant liée au Covid-19 de 39 millions d'euros et une dépréciation de la flotte de 31 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du groupe s'est quant à lui effondré. Il a diminué de 67%, à 2,5 milliards d'euros contre 7,6 milliards pour la même période l'an dernier. La dette nette du groupe s'est alourdie de 1,34 milliard d'euros sur le trimestre pour atteindre 9,31 milliards.
« Après une reprise prometteuse pendant l'été, la fermeture progressive des frontières internationales dans la seconde moitié du mois d'août et la résurgence de la pandémie ont fortement pesé sur nos résultats au troisième trimestre. Nous avons accéléré la mise en œuvre de mesures de réduction des coûts et de préservation de notre trésorerie (...) Nous nous attendons à un quatrième trimestre 2020 difficile, avec des réservations à venir en forte baisse par rapport à l'année dernière », a déclaré le directeur général Ben Smith, cité dans un communiqué.
Consommation de cash
Air France-KLM disposait fin septembre de 12,4 milliards d'euros de liquidités ou de lignes de crédit, essentiellement grâce aux 10,4 milliards d'euros d'aides apportées par les Etats français et néerlandais pour lui éviter la faillite. Mais le groupe continue de brûler du cash. Le cash flow d'exploitation négatif de 1,22 milliard d'euros enregistré au troisième trimestre aurait été plus important de 582 millions si le groupe n'avait pas profité de délais de paiement de la part de fournisseurs et des administrations fiscales, dont le bénéfice va désormais commencer à s'atténuer. Au quatrième trimestre la consommation de trésorerie devrait s'accélérer avec les restrictions de voyages.
Pour le 4ème trimestre, Air France devrait ainsi fonctionner à moins de 35% de ses capacités de la même période de l'an dernier au quatrième trimestre tandis que le programme de KLM n'est que "légèrement" meilleur, a-t-il ajouté.
Lors d'un entretien avec les agence de presse, le directeur financier du groupe, Frédéric Gagey, a insisté sur un résultat brut d'exploitation qui bien que négatif (-442 millions d'euros) illustre selon lui "la maîtrise des coûts" du groupe.Il traduit aussi les bénéfices retirés des plans d'activité partielle en France et de contrôle de la masse salariale aux Pays-Bas, a affirmé Frédéric Gagey lors d'un entretien téléphonique avec des journalistes.
Le groupe franco-néerlandais compte toujours lever de nouveaux capitaux pour renforcer son bilan, conformément aux demandes de ses banques et aux conditions de son sauvetage avec des fonds publics. "On y travaille de manière intense", a indiqué Frédéric Gagey.
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