La SNCF veut fusionner Eurostar et Thalys pour défier Ryanair et EasyJet en Europe

La SNCF présente ce vendredi à ses administrateurs un projet de rapprochement d'Eurostar et de Thalys qui vise à créer un opérateur ferroviaire européen concurrent des compagnies aériennes low-cost et du transport en voiture.
Fabrice Gliszczynski
(Crédits : Vincent Kessler)

Avant son départ le 1er novembre de la présidence de la SNCF, Guillaume Pepy frappe un grand coup. Ce vendredi, il présente aux administrateurs du groupe ferroviaire français un projet de fusion entre Eurostar et Thalys, deux sociétés dans lesquelles la SNCF est majoritaire avec respectivement 55% et 60% du capital. Répondant au nom de code "GreenSpeed", ce projet vise à créer un opérateur européen, d'abord positionné sur les axes assurés aujourd'hui par Eurostar (Paris, Amsterdam, Bruxelles et Londres...) et Thalys (Paris, Bruxelles, Amsterdam, Cologne...), puis dans un second temps sur d'autres marchés européens. Car la SNCF ne s'interdit pas, à long terme, de postuler à de nouveaux marchés de la grande vitesse ferroviaire en Europe, comme le Royaume-Uni, la République tchèque ou la Pologne si ces pays construisaient des lignes à grande vitesse, voire d'envisager un jour l'intégration de Lyria, l'opérateur franco-suisse détenu par la SNCF et les Chemins de fer suisses.

 "Il y a une perspective de fort développement du trafic. Aujourd'hui, Eurostar et Thalys transportent 18,5 millions de passagers par an. Nous estimons le potentiel à 30 millions de voyageurs", a déclaré à plusieurs journalistes Guillaume Pepy, sans préciser à quel horizon cette hausse de quasiment 50% pourrait être atteinte.

Mise en relation des deux réseaux

Le rapprochement d'Eurostar et de Thalys permettrait de mettre en relation les réseaux des deux sociétés pour offrir des voyages de bout-en bout avec des correspondances optimisées, le tout avec des billets uniques, des programmes de fidélité commun...

La SNCF ne s'en cache pas: elle veut concurrencer les compagnies aériennes et la voiture.

"Nous allons relier la Tamise à la Méditerranée et la Mer du Nord à l'océan Atlantique. L'objectif est de créer une entreprise européenne qui permettra de relier les villes en Europe et concurrencera l'avion et la voiture. Il n'y a pas que les low-cost aériennes pour se déplacer en Europe", a expliqué Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF.

Entre 18 et 24 mois pour mener à bien ce projet

Le projet n'en est qu'à ses débuts. Selon Guillaume Pepy, s'il aboutit, il faudra 18 à 24 mois pour arriver au bout. Le processus s'annonce extrêmement complexe. Après avoir été présenté aux élus du personnel, il devra recevoir le feu vert de six conseils d'administration : ceux d'Eurostar et de Thalys mais aussi de leurs actionnaires, la SNCF, la SNCB, actionnaire de Thalys ou la Caisse des dépôts du Québec et d'un fonds d'infrastructures, tous deux actionnaires d'Eurostar. Les discussions s'annoncent sportives. Il faudra en effet mettre tout le monde d'accord sur les valorisations d'Eurostar et de Thalys qui détermineront le poids de chaque actionnaire dans la nouvelle entité. Selon la SNCF qui aura le contrôle de cette nouvelle entreprise, aucun actionnaire n'a l'intention de sortir.

Le projet devra également avoir l'aval de la Commission européenne. Un point qui ne semble pas inquiéter Guillaume Pepy.

"Le feu vert de la Commission à la création d'Eurostar et  de Thalys nous donne des indices favorables. Notre projet entre en plein dans les objectifs de mobilité durable de la Commission", indique-t-il.

La nationalité et donc le siège de cette nouvelle entreprise ne sont officiellement pas choisis.

Fabrice Gliszczynski

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 14
à écrit le 28/09/2019 à 16:21
Signaler
"La SNCF ne s'en cache pas: elle veut concurrencer les compagnies aériennes et la voiture." .... voyant le prix du tgv paris marseille ou paris barcelone, il y a de la marge pour une famille.... un transfert avion ou voiture pour une famille et i...

à écrit le 28/09/2019 à 3:13
Signaler
TGV Seoul- Pusan dans le sud de la peninsule. Soit 50 euros. Le TGV en France c'est de l'arnaque. Tout simplement.

à écrit le 28/09/2019 à 0:44
Signaler
C'est marrant, la Commission européenne avait dit non au début des années 90 à une telle fusion tant que la SNCF en aurait la maitrise... là visiblement ils font comme si... Pas de fusion avec la SNCF histoire de bien garder des tarifs hors marché...

à écrit le 27/09/2019 à 20:54
Signaler
LA SNCF veut fusionner Eurostar et Thalys pour contrer RyanAir et Easyjet mais le problème est que les trajets en Eurostar et en Thalys sont hors de prix par rapport aux vols d'Easyjet au départ de Paris. Je le sais car j'ai utilisé les 3!

à écrit le 27/09/2019 à 20:03
Signaler
Ah la SNCF se réveille; ça leur arrive de temps en temps. Il vont s'attaquer à du lourd avec Easyjet et Ryanair. Mais bon l'espoir fait vivre comme on dit. Quand je pense que chaque fois j'hésite de prendre le TGV de Bordeaux à Roissy de peur de ra...

à écrit le 27/09/2019 à 19:21
Signaler
Les "pigeons" se font rares ?

à écrit le 27/09/2019 à 18:27
Signaler
La dette du sncf 44 milliards euros. Donc c'est qui qui va payer pour cet concurrence? Certainement les contribuables. Et Macron qu'est ce que il a fait? Il se fait hommage a un ex-president avec des antecedentes criminelles.

à écrit le 27/09/2019 à 18:20
Signaler
La dette du sncf 44 milliards euros. Donc c'est qui qui va payer pour cet concurrence? Certainement les contribuables. Et Macron qu'est ce que il fera? Il se fait hommage a un ex-president avec des antecedentes criminelles.

à écrit le 27/09/2019 à 16:30
Signaler
S'il vous plait Monsieur SNCF, pouvez vous reprendre votre tarification au KM, car se déplacer sans préavis sa coute un bras et toujours plus cher que la bagnole..Merci beaucoup..

à écrit le 27/09/2019 à 15:45
Signaler
Enfin la belle endormie se réveille. Il est tps. Jusqu'à présent la concurrence était surtout avec l'avion. Mais le vent tourne. La concurrence au sein du rail sera devenue une réalité en 2020. Et un atout se dessine avec la sensibilité environnemen...

à écrit le 27/09/2019 à 11:15
Signaler
Le nœud du réseau Thalys Eurostar est à Lille. Et la SNCF très parisienne n'est pas vraiment seule dans le coup.

à écrit le 27/09/2019 à 11:07
Signaler
Encore une vision qui est parisienne du transport. J'habite le département du Nord et le concurrent d'Eurostar, c'est P&O Ferries, pas l'avion. Quand P&O me demande quelques dizaines d'euros pour franchir le détroit de la manche avec ma voiture, E...

à écrit le 27/09/2019 à 10:42
Signaler
Vos tarifs sont exorbitants bon sang ! Alors que par rapport au coût des avions ils devraient être bien plus bas... Et si l'imbécile maison pouvaient m'éviter de m'expulser sa haine des fonctionnaires à la figure une énième fois ce ne serait pas ...

le 27/09/2019 à 17:07
Signaler
"Alors que par rapport au coût des avions ils devraient être bien plus bas" ce que disait un journal Suisse, au lieu de vouloir surtaxer l'avion, il faudrait baisser le prix des billets de trains (parfois en retard même chez eux)... Ça devait coûte...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.