Ouverture à la concurrence du ferroviaire pour Bruxelles, la Renfe ne joue pas le jeu de l'open data

La Commission européenne affirme que la compagnie d'Etat espagnole « pourrait avoir refusé de fournir l'accès à toutes ces informations aux plateformes de billetterie tierces ». Un refus qui s'oppose à la libéralisation du marché et contrevient aux droits des consommateurs de pouvoir notamment comparer les prix des billets de train.
La Renfe a-t-elle empêché l'accès à ses données, à l'encontre des règles d'ouverture à la concurrence ?
La Renfe a-t-elle empêché l'accès à ses données, à l'encontre des règles d'ouverture à la concurrence ? (Crédits : Renfe)

Le secteur ferroviaire est dans le collimateur de Bruxelles. Alors qu'historiquement, les compagnies publiques nationales jouissaient d'une situation de monopole, l'ouverture à la concurrence entrée en vigueur en Europe en 2019, met des bâtons dans les roues de leurs activités. Cette fois-ci, l'affaire concerne le marché espagnol, où la Renfe est accusée d'avoir abusé de sa position dominante en refusant de fournir des données aux plateformes concurrentes de vente de billets en ligne.

Dans les faits, la Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l'UE, « craint que Renfe (détenu par l'Etat ndlr) n'ait restreint la concurrence sur le marché espagnol des services de billetterie ferroviaire en ligne en refusant de fournir aux plateformes tierces des contenus complets sur sa gamme de billets et de réductions, ainsi que des données en temps réel (avant le voyage, pendant le voyage ou après le voyage) relatives à ses services de transport ferroviaire de passagers ».

« Renfe propose actuellement son contenu et ses données en temps réel sur ses propres sites web et applications, mais pourrait avoir refusé de fournir l'accès à toutes ces informations aux plateformes de billetterie tierces », a précisé l'exécutif européen dans un communiqué.

Une pratique qui est souvent montrée du doigt par les startups qui ont tenté d'arriver sur le marché, y compris en France. Le cas était notamment survenu lorsque la société Citymapper avait reproché à la RATP de ne pas mettre ses données en open data, pourtant censées être publiques.

En temps réel

Aussi, ces plateformes de billetterie affichent les offres de différents transporteurs ferroviaires et fournissent aux clients des services de recherche, de comparaison, de réservation et de paiement en ligne.

Pour fonctionner, elles ont besoin d'un « accès au contenu complet et aux données en temps réel de Renfe afin d'adapter leurs offres aux besoins des clients », a expliqué la Commission.

Bruxelles dit craindre « que le refus présumé de Renfe de fournir ce contenu et ces données en temps réel puisse empêcher les plateformes de concurrencer les canaux numériques directs de Renfe, au détriment des consommateurs ».

L'ouverture d'une enquête formelle ne préjuge pas de son résultat, souligne la Commission. Renfe est désormais invitée à proposer des solutions pour répondre aux préoccupations de Bruxelles.

(avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 28/04/2023 à 17:13
Signaler
Ce diktat de Bruxelles doit s'arrêter. La conduite de toute politique en matière de transport ferroviaire ne peut relever que de la souveraineté de l'Etat. Donc si l' Etat espagnol souhaite restreindre l' ouverture à la concurrence alors que ce choi...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.