Rentrée compliquée à la SNCF : le PDG prévoit 2.000 à 3.000 suppressions de postes

Le bilan financier de la compagnie, plombée par sa dette depuis des années, n'est pas le seul facteur avancé par le PDG. Dans le même temps, la compagnie est mise sous la pression du gouvernement et des syndicats.
Moi, ce que je souhaite c'est que SNCF voyageurs conserve le maximum de parts de marché, a affirmé Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF.
"Moi, ce que je souhaite c'est que SNCF voyageurs conserve le maximum de parts de marché", a affirmé Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF. (Crédits : Reuters)

Ce n'est pas vraiment un cadeau pour la SNCF qui fête les 40 ans du TGV ce vendredi. La compagnie ferroviaire ne compte pas s'arrêter sur le chemin des économies entamées en 2019. Jean-Pierre Farandou, son PDG, a annoncé vendredi la suppression de 2.000 à 3.000 postes, soit 1,5% à 2% de ses effectifs. En cause, les pertes liées à la pandémie de Covid-19 mais pas uniquement. Déjà avec la crise sanitaire, la SNCF a perdu 3 milliards d'euros en 2020. En 2019, plombée par la grève contre la réforme des retraites en décembre et des effets comptables défavorables, elle perdait 801 millions d'euros.

Mais le bilan financier de la compagnie, plombée par sa dette depuis des années, n'est pas le seul facteur avancé par le PDG. Enfin actée et fixée à 2023, l'ouverture à la concurrence du marché du transport  ferroviaire de passagers sur le réseau intérieur français, vient ouvrir une brèche potentielle dans le modèle de la compagnie. Dans ce cadre, elle est déjà mise en concurrence sur une ligne de TER de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

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"Nous ne faisons pas cela par plaisir. Il faut remettre le contexte en place (...) D'abord il y a la COVID. L'année dernière, on a perdu six milliards d'euros de recettes. Et on a fait des économies pour réduire l'impact, c'est normal. On a fait a peu près trois milliards d'économies l'année dernière, ce qui fait que la perte a été limitée à trois", a expliqué Jean-Pierre Farandou. "Cette année, on a encore la COVID. On n'avait pas prévu ce quatrième confinement qui est arrivé au printemps", a-t-il poursuivi. "Deuxièmement, il y a la concurrence, il faut être compétitif. Moi, ce que je souhaite c'est que SNCF voyageurs conserve le maximum de parts de marché", a-t-il ajouté.

En plus de cela, la SNCF ne s'attend pas à retrouver un trafic normal - comparable à avant le Covid-19, avant 2023.

"En suppression de postes, c'est une tendance historique, pas plus, pas moins que d'habitude, c'est autour de 1,5%-2%. Si vous appliquez 1,5%-2% à 140.000, vous êtes autour de 2.000 à 3.000", a précisé le PDG sur BFM TV, sans préciser à quelle échéance ces postes seront supprimés.

La pression de l'Etat et des syndicats

Dans le même temps, la compagnie, dont l'Etat a allégé la dette à hauteur de 25 milliards au 1er janvier 2021 pendant la crise Covid-19, est mise sous la pression des réformes par le gouvernement. Le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a lancé la semaine dernière une offensive sur la gratuité des billets de train pour les cheminots et leurs proches. Aujourd'hui, près d'un million de personnes, un tiers de personnels ou retraités de la SNCF (328.144 en 2020) deux tiers représentant les ayants droit (786.692 en 2020) bénéficient de ces facilités. Ce qui coûterait 105 millions d'euros par an, selon un rapport.

Mais cette quête d'économies sera loin d'apaiser le climat en interne à la rentrée. Réunie mardi, la CFDT demande aussi une "augmentation du salaire de base et des primes de travail", une "revalorisation des indemnités de travail de nuit, dimanches et fêtes" ou le versement d'une "prime Covid".

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(Avec agences)

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Commentaires 2
à écrit le 18/09/2021 à 10:03
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Du coup on fait intervenir de plus en plus d'intérimaire et tandis que l'on vire les gens expérimentés on ne trouve plus de salariés qui veulent bosser sur le train via des CDD et autres contrats intérimaires puisque c'est un métier difficile que seu...

à écrit le 18/09/2021 à 4:14
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Une prime covid! C'est toujours en....France.

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