VTC : Lyft lève plus d’un demi milliard, KKR au tour de table

Le concurrent américain d'Uber annonce avoir levé 600 millions de dollars. Cela porte la valorisation de la licorne à 7,5 milliards de dollars.
Mounia Van de Casteele
Les déboires du géant du VTC Uber ont permis à son concurrent Lyft de générer une croissance à trois chiffres.

Le géant américain aux moustaches roses (cf photo), concurrent d'Uber sur le marché du transport de personnes à la demande, est en train de prendre l'avantage outre-Atlantique semble-t-il. Du moins la plateforme de mise en relation entre passagers et voitures avec chauffeurs annonce-t-elle dans un post de blog une levée de capitaux frais, et non des moindres, confirmant une information de la presse américaine. Lyft, qui peinait encore à trouver des investisseurs cet été, précise ainsi avoir bouclé un nouveau tour de table de quelque 600 millions de dollars (566 millions d'euros), s'il vous plaît, auquel a entre autres participé le géant américain du private equity KKR. Un investissement qui paraît logique dans le cadre de la récente création de son fonds NGT (Next Generation Technology Growth Fund) dédié aux "technologies de nouvelle génération".

Des projets de voitures autonomes

Cela valait le coup d'attendre. Une telle somme devrait valoriser la licorne basée à San Francisco à 7,5 milliards de dollars - car Lyft fait partie du club fermé des startups non cotées en Bourse mais dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. C'est deux milliards de plus que lors du précédent tour de table, remontant à il y a plus d'un an. Lyft avait à l'époque levé 500 millions de dollars auprès du géant chinois Alibaba et de General Motors, premier groupe automobile américain, avec lequel il avait également signé un contrat pour développer un réseau de véhicules de transport sans chauffeur. Le constructeur a annoncé un plan constitué d'une flotte d'un millier de voitures autonomes, pour un test qui débutera en 2018, selon Reuters. Aucun de ses concurrents n'a prévu de tests d'une telle ampleur avant 2020. De quoi permettre à Lyft - dont Didi Kuaidi, rival chinois d'Uber, est également actionnaire - de rattraper son retard sur Google et Uber en matière de voitures autonomes. D'autant qu'Uber ne serait pas si avancé qu'on pourrait le croire.

Quoi qu'il en soit, le leader du VTC annonçait en juin dernier une valorisation à 62,5 milliards, suite à une levée de fonds de 3,5 milliards de dollars. Autrement dit, la route peut sembler longue, pour Lyft, avant d'envisager doubler son concurrent. Cependant, entre la chute de son image, les départs en cascade, le procès avec Google pour vol de secret industriel, l'accident en Arizona et la fuite de ses utilisateurs, l'entreprise de l'impopulaire Travis Kalanick traverse plutôt une mauvaise passe. En comparaison, il semble que Lyft soit dans de bonnes dispositions ces temps-ci. En témoignent les 70 millions de trajets réalisés au premier trimestre 2017 selon Recode, qui cite des sources proches de l'entreprise. Ce qui représenterait une croissance de 34% par rapport à fin 2016 et de 142% par rapport à la même période de l'année précédente. Le vent tourne dirait-on.

Mounia Van de Casteele

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