L'hôtellerie économique se porte bien. « La conjoncture est difficile pour toutes les branches de l'hôtellerie, mais les clients que nous pourrions perdre parce qu'ils consomment moins de nuitées, nous les compensons par la venue de ceux qui quittent les hôtels plus étoilés » en raison de budgets plus resserrés, affirme Georges Sampeur. Le président du directoire de B&B Hôtels précise même que ses établissements ont gagné « entre 2 et 3 points » sur les taux d'occupation en septembre et octobre. Ce taux s'élevait en moyenne à 73 % en 2007 pour les 14.000 chambres des 194 hôtels de la chaîne hôtelière.

Fondée à Brest par François Branellec, celle-ci a vu son chiffre d'affaires sur les six premiers mois de l'année augmenter de 7,6 % par rapport à l'an dernier à 76,8 millions d'euros. En cinq ans, l'activité de l'entreprise a doublé. « Notre résultat 2007 était notre chiffre d'affaires il y a cinq ans?! » s'amuse Georges Sampeur.

B&B gagne des parts de marché en raison d'une intense politique de rénovation et de modernisation de ses hôtels. 50 millions d'euros, l'équivalent de 7.000 euros par chambre, sont investis dans un programme qui se terminera fin 2009. « Le nouveau concept d'hôtel que nous développons renforce notre position chez les consommateurs d'hôtels d'un bon rapport qualité-prix, avec une vraie salle de bains pour chaque chambre, des écrans plats de TV dans les chambres, bientôt le wi-fi gratuit partout dans l'hôtel et une atmosphère cosy », énumère le président du directoire.

partenariats

Ce concept est l'une des raisons qui ont poussé l'allemand Tank & Rast à s'associer au breton. Premier opérateur d'aires d'autoroutes outre-Rhin, ce groupe va rénover, avec le concept B&B, trente-quatre de ses hôtels en trois ans.

Outre ce partenariat, B&B possède seize hôtels en propre en Allemagne. Le groupe y en vise une soixantaine en 2010. Pour devenir un opérateur de dimension européenne, Georges Sampeur développe son réseau sur d'autres pays. En mai 2009, c'est à Milan qu'ouvrira le premier hôtel italien du groupe, alors qu'une dizaine d'autres sont en prévision en Italie du Nord. Au Portugal, en Suisse et au Benelux, le groupe préfère l'association à des partenaires locaux « compte tenu de la petite taille de ces marchés ». Mais il laissera de côté le marché britannique où les intervenants dans l'hôtellerie économique disposent d'« une avance considérable ».

Ces développements internationaux font suite au rachat de Village Hôtels en 2007 (57 établissements) qui a donné à B&B une couverture nationale. Ce qui permet à l'enseigne de lancer des opérations commerciales et publicitaires nationales. Durant la récente période préestivale, la chaîne a ainsi dépensé 1,6 million d'euros sur une campagne multicanal pour développer sa notoriété. Résultat notable?: un bond de ses ventes sur Internet, qui représente désormais 24 % des achats de nuitées.

En 2007, la cession des murs de ses hôtels à l'ANF, société d'investissements immobiliers, pour 471 millions d'euros, a permis à B&B de financer à la fois le développement du réseau et son désendettement. Et ce sans faire appel aux fonds son actionnaire majoritaire (à 74 %), Eurazeo.