Première implantation dans une grande ville pour NOE Cinémas

L'exploitant de 48 salles « d'art et d'essai » en Normandie va gérer à Rouen pour le compte de la ville un complexe de sept salles, à partir du 1er septembre.

Après avoir acheté les murs des sept salles de cinéma de l'ancien Gaumont République de Rouen, la ville en a confié la gestion la semaine dernière à Nord Ouest Exploitation Cinémas (NOE), choisi parmi quatre candidats. Le 1er septembre, le Gaumont République deviendra ou plutôt redeviendra L'Omnia, son nom d'origine.

NOE Cinémas, c'est un peu le « Petit Poucet du cinéma » : la PME a réalisé 5,1 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 33 salariés, enregistrant 958.500 entrées. Elle exploite 48 salles « d'art et d'essai » en Normandie, dans un rayon de 150 km à partir de son siège d'Elbeuf-sur-Seine (Seine-Maritime). Ces cinémas se classent en trois catégories : 16 salles lui appartiennent (à Elbeuf, à Fécamp, aux Andelys, etc.) ; une grosse vingtaine sont des salles « associées », gérées par des entreprises dont NOE possède une part du capital social ; enfin, une douzaine de cinémas pour lesquels NOE est prestataire de services (programmation, gestion, etc.).

Avec L'Omnia que la société exploitera pour une durée de quinze ans dans le cadre d'une délégation de service public (DSP), NOE signe sa première implantation dans une grande ville. En échange d'une redevance annuelle fixe de 30.000 euros de la ville de Rouen, NOE s'engage à rénover le lieu sans fermeture temporaire (1,5 million d'euros d'investissement sur fonds propres) et à en faire un « lieu privilégié de diffusion d'art et d'essai » à la manière des cinémas « 400 Coups » d'Angers ou « Méliès » de Grenoble. Richard Patry, le PDG de NOE, s'est fixé l'objectif de 300.000 spectateurs par an avec un équilibre à 230.000, à partir duquel l'exploitation sera profitable.

Programmation ciblée

Valérie Fourneyron, député-maire PS de Rouen, souligne que cette procédure « contraignante pour le délégataire », va permettre à la ville de « surveiller les points qu'elle juge essentiels ». La programmation devra être à la fois « ciblée » - en direction du jeune public, par exemple - mais aussi « variée » et « éclectique ». Pour Richard Patry, le compromis culturel auquel il doit parvenir va consister à « doubler l'offre d'art et d'essai » que propose actuellement une autre salle rouennaise, Le Melville. L'Omnia proposera des séances à l'heure du déjeuner, ainsi qu'une politique de « films en continuation » consistant à projeter des oeuvres longtemps après leur sortie, des films de répertoire, des festivals, ainsi que des « passerelles » vis-à-vis du monde associatif et des établissements scolaires. Richard Patry lorgne également sur le Festival du cinéma nordique créé à Rouen par Jean-Michel Montgredien, le patron du Melville...

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