Sodifrance reprend son indépendance

Fondateurs et principaux actionnaires de la SSII veulent sécuriser l'avenir de l'entreprise.

Si la crise n'a pas encore réellement touché Sodifrance, SSII rennaise de quelque 840 collaborateurs, ses fondateurs et actionnaires principaux tiennent d'ores et déjà à mettre toutes les chances de leur côté pour la traverser sans trop d'encombres. Aussi ont-ils décidé de lancer une OPA sur l'ensemble des titres de l'entreprise « pour sécuriser le contrôle du capital et avoir une vision plus long terme de [leur] stratégie », argumente Franck Mazin, président du directoire.

À 48 ans, l'un des fondateurs de Sodifrance n'avait certainement pas envie de voir son entreprise, créée en 1986, atterrir dans les mains de n'importe qui. « Nous y songeons depuis l'été 2007, quand nous avons repris API Group, précise Franck Mazin. La baisse incessante du cours de Bourse ces derniers mois, accélérée par la crise, ôtait tout sens à notre cotation. Au final, notre société, dont le résultat d'exploitation dépasse les 4 % et qui réalise près de 68 millions d'euros de chiffre d'affaires, ne se voyait valorisée qu'à hauteur de 6 millions? »

Spécialisée dans la modernisation des patrimoines, l'évolution vers les nouvelles technologies et les architectures orientées services (AOS), Sodifrance se réjouit d'avoir trouvé des partenaires de poids pour la suivre dans son opération. « Je peux dire aujourd'hui que nous avons réussi à composer la ?dream team?. La société de Portzamparc, à Nantes, nous a aidés pour le montage, des banques locales nous ont appuyés, et nous avons choisi des investisseurs de proximité [Uni Expansion Ouest, Sodero et Synergie, Ndlr] pour nous accompagner au sein du holding HP2M qui mène l'opération. » Fin janvier, HP2M détenait 36 % du capital de Sodifrance (soit 1.154.646 actions).

effet de la crise retardé

D'ores et déjà, Franck Mazin croit au succès de l'OPA, au prix de 4 euros par action, qui a débuté vendredi dernier et qui court jusqu'au 12 mars. La sérénité retrouvée ? « c'était la première action à mener » ?, il pourra, avec les cofondateurs de Sodifrance, Anne-Laure Mazin (sa s?ur) et Yves Lennon, s'attacher à assurer la pérennité de son entreprise et de ses onze agences. « Nous faisons partie des dernières entreprises touchées par la crise, conclut-il, mais nous n'en serons pas pour autant plus épargnés même si, dans notre société, nos risques sont plutôt bien répartis. Nous devons toutefois nous prémunir le mieux possible pour ne pas être trop fragilisés quand l'activité redémarrera. »

Anne-Laure Grosmolard,

à Rennes

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