Deux-Ponts mise sur l'art et le luxe

L'imprimerie a vu ses réalisations une nouvelle fois primées. Le fruit d'un repositionnement stratégique amorcé en 2000.

Muriel Beaudoing,

à Grenoble

Double récompense pour Deux-Ponts. À l'honneur du concours des plus beaux livres français : l'ouvrage « Angelin Preljocaj, topologie de l'invisible » sur le ballet d'art contemporain du danseur, aux éditions Naïve, et « Sonia Rykiel Exhibition » sur la créatrice de mode, aux éditions Les Arts Décoratifs.

Coutumière des récompenses, l'entreprise, implantée à Bresson près de Grenoble, avait déjà remporté le cadrat d'or 2008 du meilleur imprimeur de France. « Les concours, reconnaissance du savoir-faire de nos collaborateurs, représentent un formidable vecteur de motivation et de valorisation, souligne Laurent Caillat, le PDG. D'autre part, cela facilite la visibilité de l'entreprise, favorise les contacts et rassure les clients qui ne nous connaissent pas.

Cette entreprise familiale, autrefois appelée Imprimerie des Deux-Ponts, a été créée en 1935 par le grand-père de l'actuel dirigeant. En 1988, quand Laurent Caillat et son frère Renaud, aujourd'hui directeur général, ont repris l'entreprise, Deux-Ponts ne faisait que 1 million d'euros de chiffre d'affaires et comptait à peine vingt salariés.

Les bons choix

Elle figure désormais parmi les plus importantes imprimeries françaises. Et pour cause. Ces derniers ont su la moderniser et faire les bons choix. « L'idée était d'intégrer sur un même site l'ensemble des moyens techniques qui permet de fabriquer tous les supports imprimés : reliure, brochage, dorure, découpe au laser, sérigraphie, routage, logistique, etc. », précise Laurent Caillat.

Mais surtout, l'entreprise s'est tournée vers l'édition de luxe, qui représente aujourd'hui 60 % du chiffre d'affaires, contre 20 % en 2000. « Le consommateur ne cherchant plus à consommer beaucoup mais mieux, on s'est dit que le document devait faire appel à de l'émotion et à des sens, comme l'ouïe et l'odorat. » La plupart des catalogues s'apparentent ainsi à des livres. Ses clients ? Cartier, Boucheron, Yves Saint Laurent, Dior, Vuitton, Ralph Lauren, mais aussi Vanessa Bruno ou Karine Arabian.

Depuis deux ans, l'entreprise s'est aussi engagée dans l'édition d'art. « On détourne beaucoup de matières faites pour la décoration d'intérieur, comme des tissus ou de la soie, dont on fait des couvertures », ajoute Laurent Caillat. Deux-Ponts a ainsi réalisé un ouvrage d'Erik Orsenna sur André Courrèges, avec une couverture en aluminium et des pages illustrant les matières utilisées par le couturier : cuir, plastique contenant de la fibre optique? Autre réalisation récente : celle sur l'exposition des ?uvres de Jeff Koons, à Versailles. Des ouvrages tout au plus tirés à 6.000 exemplaires.

filiale dédiée au web

Dernier pan de cette stratégie : le rachat d'une agence de communication et de 3c-evolution, filiale dédiée au Web qui vient, à son tour, de racheter la société Visual Impact System, spécialisée dans la communication audiovisuelle. Le client a ainsi le choix de son support de communication. Résultat : l'entreprise de 220 salariés a vu encore progresser de 5 % son chiffre d'affaires consolidé, qui s'établit à la fin mars 2009 à 28 millions d'euros. n

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