Doucement, mais sûrement, Michel Péault s'impose sur le marché du textile français. Après s'être implanté dans la grande distribution avec des collections femme, homme et enfant diffusées sous la marque Terre de Marins, le PDG fondateur du groupe choletais Publi Impress se lance maintenant sur le secteur de la layette moyen haut de gamme. Cette diversification s'est opérée à l'occasion du rachat en mai dernier de Coudémail dont les premières boutiques remises au goût du jour viennent tout juste d'être dévoilées à Nantes et à Saint-Nazaire. Cette opération de croissance externe, menée avec le soutien du capital investisseur Ouest Croissance qui a pris 7 % du capital (augmenté de 1,5 million d'euros à cette occasion), offre à Publi Impress un complément de gamme et un solide réseau de distribution.

complémentarité

« Le savoir-faire de Coudémail tant en layette qu'en tricot nous donne les compétences pour développer ce secteur en grande distribution, explique Michel Péault. La vente en grande et moyenne surface (GMS) et en boutique est à la fois différente et complémentaire. Chaque réseau doit se nourrir de l'autre. » Outre les 350 détaillants multimarque, Michel Péault a conservé une trentaine de boutiques sur les 38 qu'exploitait le fabricant breton de layette et vêtements pour enfant, soit un chiffre d'affaires de 6,5 millions d'euros. Il prévoit d'ouvrir cinq nouveaux points de vente en 2009 et d'atteindre un volume d'affaires de 7 millions d'euros. La reprise de Coudémail a également concerné 115 salariés sur 171 dont près de la moitié travaille dans les magasins, le personnel de production ayant été licencié. « Nous allons mutualiser les activités du groupe », indique le dirigeant, à la tête d'un groupe de 230 personnes totalisant 32 millions d'euros de chiffre d'affaires (+ 6 % de croissance endogène en 2008).

Ainsi la conception et la logistique de la layette (0-2 ans) restent basées à Vitré (Ille-et-Vilaine) au siège de Coudémail où travaillent encore une trentaine de personnes, tandis que l'enfant (2-10 ans), la femme et l'homme sont réunis à La Séguinière (Maine-et-Loire) où le groupe a fait construire en 2006 un site ultramoderne doté d'une plate-forme logistique. Cet outil de 7.000 m2 est dimensionné pour recevoir et dispatcher les 2 millions de pièces que Publi Impress fait fabriquer en Asie et au Maghreb pour l'ensemble de ses collections.

plusieurs collections

Présent dans 700 grandes surfaces, le groupe a tiré son épingle du jeu à partir d'un modèle « qui correspond aux besoins de la consommation, détaille Michel Péault, tout en alliant marge, croissance et innovation. Il s'agit d'être en phase avec le potentiel de chaque magasin afin de limiter au minimum les invendus ». Depuis deux ans, la stratégie a évolué vers un renouvellement des collections plusieurs fois dans l'année à l'instar de la méthode éprouvée de l'espagnol Zara. Un choix judicieux et adapté à la crise puisque Publi Impress devrait maintenir en 2009 une progression de 7 % de ses ventes. n

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