L'heure de vérité pour Exonhit Therapeutics

La biotech doit commercialiser deux premiers tests sous douze mois et attend un résultat décisif pour son médicament contre la maladie d'Alzheimer.

Île-de-France/Biotechnologie

Passer d'une société de R&D à une société de produits. » Cet objectif, Loïc Maurel le martèle depuis près d'un an, date de son arrivée à la tête de la société de biotechnologies Exonhit Therapeutics. Il devrait se concrétiser cette année pour cette start-up parisienne de 65 salariés, qui a enregistré 4,2 millions d'euros de revenus l'an dernier ? essentiellement issus de partenariats de développement.

Exonhit ne conçoit pas seulement des médicaments, elle met aussi au point des tests de dépistage. « Le diagnostic présente des temps de développement de deux à quatre ans ? contre huit à dix ans pour la pharmacie classique ?, des contraintes réglementaires moindres et des prix en augmentation », détaille le président. Son premier test sanguin, pour la maladie d'Alzheimer, est attendu au quatrième trimestre 2009. Il s'adresse d'abord aux industriels. Objectif : leur éviter des « erreurs de casting ». « Parmi les 10.000 patients qui entrent chaque année dans des études cliniques sur Alzheimer, environ 3.000 souffrent d'autres formes de démence », explique Loïc Maurel, qui anticipe un chiffre d'affaires de 23 à 30 millions d'euros.

Exonhit proposera le test à un public plus large après 2010. « Les pays développés comptent 30 millions de malades d'Alzheimer, rappelle le dirigeant. Ce test est donc un potentiel blockbuster [plus de 1 milliard d'euros de ventes, Ndlr]. » La biotech a aussi acheté le mois dernier à l'institut public Gustave-Roussy la licence de développement d'un test tissulaire pour le cancer du sein. Elle espère commercialiser 10.000 tests par an à partir du second semestre 2010.

partenariat

Exonhit attend également beaucoup de son traitement contre la maladie d'Alzheimer, « un marché évalué entre 6 et 7 milliards de dollars dans le monde et où les produits actuels sont peu efficaces », selon son dirigeant. Les résultats des études cliniques de phase deux (sur trois) seront présentés en septembre. S'ils sont concluants, la biotech cherchera un partenariat avec un laboratoire pharmaceutique « d'ici à la mi-2010 ».

Les dirigeants collaborent déjà en R&D avec l'américain Allergan dans l'ophtalmologie et avec BioMérieux sur d'autres tests de dépistage de cancers. Le groupe français détient près de 5 % du capital de la biotech, par ailleurs cotée sur Alternext. Compte tenu des multiples développements, Exonhit disposait fin 2008 de 21 millions d'euros de trésorerie, soit « seulement » deux années de liquidités. « Mais nous espérons être rentables à fin 2010 », insiste son président.

Audrey Tonnelier

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