Minima voit la vie en grand

Premier fabricant de lunettes en fil de titane français, la société entend doubler son chiffre d'affaires d'ici à cinq ans.

Île-de-France/lunetterie

Maurice Timon a l'air encore tout étonné du succès de son pari : concevoir, fabriquer et commercialiser des montures de lunettes en titane, le tout 100 % made in France. Il faut dire que le pari était osé, alors que la plupart des lunetiers du Jura ont mis la clé sous la porte. Tout commence il y a trente ans. Maurice Timon est alors grossiste en lunetterie. Pour se démarquer sur un marché très concurrentiel et face à des poids lourds, il décide de se focaliser sur des produits de niche, innovants. C'est ainsi qu'à force de chercher, sans parler anglais et sans être opticien de formation, il découvre la marque suédoise Polarise, les premiers à utiliser l'épaisseur des verres pour en faire un élément d'élégance. Il devient ainsi leur distributeur exclusif en France. Deuxième succès lorsqu'il convainc le danois Lindberg de lui confier aussi l'exclusivité de la distribution pour la France du modèle Air Titanium, première monture en fil de titane. Malgré des débuts difficiles, le succès est énorme. Mais, avec l'entrée du Danemark au sein de l'Union européenne, Lindberg décide de réintégrer la distribution de ses produits.

gisement de croissance

Maurice Timon décide alors de devenir concepteur, fabricant et distributeur de sa propre marque. Il met ses économies sur la table, bénéficie d'une aide de 45.000 euros de l'Anvar et se lance. Après plusieurs mois de travail avec un bureau d'ingénierie, il dépose un premier brevet, mais peine à faire fabriquer son modèle. Exsangue financièrement, il rencontre un opticien de Montauban qui a développé un prototype révolutionnaire. Maurice Timon présente donc la Minima 1 au Silmo, le rendez-vous mondial de la lunetterie en octobre 1994. « En quatre jours, j'ai enregistré des milliers de commandes du monde entier, raconte-t-il. Restait à les faire fabriquer. » Grâce au soutien de sa banque, il peut lancer la production, dans l'Essonne. « En mars 1995, j'ai envoyé la première facture, et aujourd'hui Minima réalise 10 millions d'euros de chiffre d'affaires », savoure Maurice Timon, qui lance quelques chiffres marquants : « 2.000 m2 d'usine, 200.000 paires produites chaque année, 50 salariés, 5 brevets et une présence dawns 70 pays. » C'est d'ailleurs là qu'il voit un gisement de croissance pour les prochaines années. Avec 10 % des effectifs consacrés à la R&D, il entend bien doubler son chiffre d'affaires d'ici à cinq ans en développant l'export, mais aussi en arrivant à créer une nouvelle rupture technologique. Béatrice Delamotte

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