Prodene Klint dopé par la grippe A

Ces dernières semaines, les laboratoires ont vu exploser leurs ventes de gel hydro-alcoolique et de savon liquide contre le virus H1N1.

Île-de-France/parapharmacie

Pas de répit l'été dernier pour les ateliers de production des laboratoires Prodene Klint. Au contraire, la PME de Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne), spécialiste des produits d'hygiène, de cosmétique et de désinfection, a mis les bouchées doubles pour faire face à la recrudescence de commandes pour son gel hydro-alcoolique, actif contre le virus H1N1. « Depuis juin, les grandes entreprises mais aussi les PME ont commencé à s'organiser en vue de l'épidémie, et, à partir de juillet, tout le monde a voulu de ce gel commercialisé au départ dans les milieux médicaux et alimentaires, indique Éric Vignot, PDG de Prodene Klint. Durant le seul mois d'août, nous en avons fabriqué autant que durant toute l'année 2008. » L'entreprise a produit jusqu'à un million de litres de gel par mois. Elle a d'autant plus sollicité son outil productif que son savon liquide bactéricide, dont elle est le premier fabricant en France, a vu, de son côté, ses ventes progresser de 20 %. En complément de ces produits, l'entreprise a, également, mis en avant son offre de lingettes à sa marque pour la désinfection des mains et des surfaces de contact. Soixante intérimaires grossissent actuellement les rangs des 230 salariés répartis dans les trois établissements de l'entreprise à Croissy-Beaubourg, Mitry-Mory (Seine-et-Marne) et Annecy (Haute- Savoie)

Créée en 1973 par Éric Vignot, un pharmacien de formation, Prodene Klint mêle les expertises en matière de formulation, de microbiologie et d'imprégnation des lingettes non tissées pour proposer en permanence des produits innovants. Elle a notamment orienté ses efforts de R&D vers des innovations répondant à sa préoccupation environnementale. Il y a deux ans, elle a fait une percée sur le marché grand public en proposant des lingettes 100 % biodégradables. En 2008, elle a été la première société de son secteur à recevoir la certification européenne Écolabel pour une nouvelle gamme de produits d'hygiène destinée aux professionnels. « Nous voulons toujours être en pointe. Dès le printemps dernier, nous disposions d'une douzaine de produits testés comme étant efficaces contre le virus H1N1 », se félicite Éric Vignot.

coup de pouce

Dynamisé par ces ventes liées au risque de pandémie, le chiffre d'affaires qui était de 40 millions d'euros lors du précédent exercice devrait grimper beaucoup plus vite que prévu. « Nous espérions une progression de 5 %, mais je pense qu'elle sera de l'ordre de 15 % à 20 % », avance Éric Vignot.

Ce coup de pouce sert bien les intérêts de la PME alors qu'elle veut accentuer son développement international. À cet effet, elle vient de restructurer son capital pour y faire rentrer deux investisseurs institutionnels. Présente aux États-Unis, en Allemagne et en Tunisie, l'entreprise ne réalise que 17 % de ses ventes à l'exportation. Ciblant en particulier l'Europe, elle veut renforcer sa présence commerciale auprès des grands comptes, mais table aussi sur des opérations de croissance externe visant des sociétés disposant d'un outil de production et d'un réseau de distri- bution. n

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