Suturex & Renodex, implanté à Sarlat (Dordogne), vient d'entrer dans le giron de l'un de ses clients, le groupe allemand B. Braun qui réalise 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires et emploie 39.000 salariés dans le monde. Créée en 1953, la PME est spécialisée dans la fabrication d'aiguilles chirurgicales et, avec ses 139 salariés, ne représente que 11,7 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 85 % issus de l'export. Mais le rachat de ­Suturex & Renodex, société au savoir-faire internationalement reconnu et certifiée ISO 9001 et ISO 13485, est hautement stratégique pour le groupe allemand qui absorbait déjà près d'un tiers de ses volumes. Cette reprise lui permet de sécuriser les approvisionnements de son activité suture dépendant de Braun Espagne, comme l'explique Joaquin Valls, responsable de l'entité espagnole et, désormais, du site de production périgourdin.

B. Braun livre aux professionnels ses propres fils attachés avec l'aiguille dans un paquet stérilisé, prêt à l'emploi.

Livrer plus vite

Ce rachat permettra au groupe allemand de raccourcir les délais de livraison des aiguilles, réputés assez longs dans ce secteur, et d'avoir un accès direct à leur technologie. Ses équipes étant en contact direct avec les hôpitaux et les chirurgiens, il sera ainsi en mesure d'améliorer ses réponses à des besoins spécifiques.

Suturex & Renodex a déjà une gamme de 10.000 réfé­rences en acier inoxydable dont certaines développées par l'entreprise comme la gamme Enova et Xflex. Mais Joaquin Valls considère que l'on peut aller plus loin dans la composition ­­des aciers, la forme géomé­trique des aiguilles, la performance de pénétration ou la résistance à la flexion. Certaines disciplines, telles que la chirurgie cardiaque, plastique ou ophtalmologique mettent en oeuvre de nouvelles techniques qui ont besoin d'aiguilles et de fils répondant à des critères bien précis. B. Braun sera en mesure de s'attaquer à ces marchés de niche et de se différencier de la concurrence.

Mais Suturex & Renodex continuera à avoir d'autres clients que sa nouvelle maison mère qui elle-même souhaite conserver d'autres fournisseurs. D'ici trois à quatre ans, la PME devrait faire augmenter sa capacité industrielle de 50 % pour s'adapter à l'élargissement des gammes issu de la recherche, tant au niveau des produits que des procédés. n