Éric Joyen- Conseil : " c'est un coût et des tonnes de CO2 en moins "

Éric Joyen- Conseil est directeur du groupe Alexandrie et coordinateur du volume 2 du livre vert de Syntec Informatique.

Quels sont les apports « environnementaux » du télétravail ?

On estime qu'un employé parcourt en moyenne 26 kilomètres par jour sur son trajet domicile-travail. S'il travaillait deux jours par semaine à son domicile, il émettrait 800 tonnes de CO2 en moins, soit 10 % de son bilan carbone individuel. Ce n'est pas négligeable. Et les avantages sont aussi économiques. Une entreprise réalise d'importantes économies sur les déplacements. Une solution de visioconférence remplace de nombreux voyages en avion. C'est un coût en moins, mais aussi des tonnes de CO2 en moins.

Alors comment expliquez-vous le retard des Français dans ce domaine ?

C'est vrai que la France est très en retard en matière de télétravail puisqu'on estime que seulement 8 % des salariés le pratiquent alors que la moyenne européenne est à 18 %. Avant, il y avait surtout des raisons techniques ou juridiques, mais elles sont de moins en moins pertinentes. Aujourd'hui, le principal frein est culturel ou managérial si vous préférez. Nous pratiquons encore le management « présenciel » au lieu d'un management par projet. Un manager a l'impression de perdre le contrôle sur le travail de ses équipes s'il ne les a pas dans son champ de vision.

Comment pourrait-on résorber ce retard ?

Il faudrait faire évoluer nos méthodes de management, surtout celles du management intermédiaire, vers du management par objectifs. La nouvelle génération est plus encline au télétravail, parce qu'elle communique plus à travers un écran. Il faut cependant aussi être attentif à maintenir le lien social entre les employés et avec l'entreprise.

Avez-vous appliqué ce que vous préconisez pour le livre vert du Syntec ?

Oui, pour plusieurs raisons. Ce livre est rédigé par des experts qu'il n'était pas facile - et peut-être pas utile - de réunir dans un même lieu. Nous n'aurions pas pu aboutir en trois mois à un tel résultat sans moyens de communication audio et visuelle. Cette pratique est entièrement reproductible dans les entreprises pour un lancement de nouveau produit ou pour un projet qui rassemble des équipes géographiquement éclatées. Et cela nous a permis de mener à bien le projet avec seulement deux réunions, ce qui veut dire aussi moins de désagrément ou de perte de temps et plus de confort pour chacun. Et au final nous avons économisé 3 tonnes de CO2...

 

Commentaire 1
à écrit le 27/04/2010 à 11:22
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bonjour, Je salue ce rapport mais gardons à l'esprit qu'aucun expert du développement durable n'a participé à ce rapport. Ce rapport avance des chiffres (800 t de CO2 par exemple) sans aucune démonstration. C'est une vision simpliste des choses...

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