Le palmarès des entreprises le plus à l'écoute de leur personnel

Interrogée sur les entreprises perçues comme les plus attentives à l'égard de leurs employés, l'opinion publique donne un classement souvent surprenant, pas forcément influencé par leur actualité.

Il faut toujours prendre avec des pincettes les sondages fondés sur des jugements qualitatifs, surtout lorsqu'ils permettent d'établir des classements. A fortiori lorsqu'on ne connaît pas avec précision les raisons pour lesquelles les sondés rendent leur palmarès. Certes. Mais force est de constater l'intérêt d'un classement aussi inédit : les entreprises jugées les plus à l'écoute de leurs salariés. D'autant que certains résultats peuvent paraître surprenants.

 

EDF loin en tête

C'est en effet EDF qui arrive très loin en tête avec 22 % des voix. Une entreprise à l'image pourtant très hiérarchisée, voire rigide, mais où les syndicats jouent aussi un rôle important au point de ­paraître parfois cogérer la société. D'où peut-être cette « écoute » prêtée à EDF. Autre résultat étonnant : L'Oréalcute;al arrive deuxième avec 14 % des voix. Certains jeunes cadres passés par le champion français des cosmétiques racontent pourtant « une pression permanente », « des objectifs commerciaux élevés qui mettent sous pression ». Mais si l'on accepte ces règles, les perspectives d'évolution sont évidemment importantes. Chez Danone, qui monte en troisième position sur le podium avec 12 % des voix, les grandes évolutions stratégiques de ces dernières ­années (cession des biscuits, rachats dans les aliments « santé ») n'éclipsent pas la capacité d'écoute supposée à l'égard des salariés, selon ce sondage. La réputation du groupe dirigé par Franck Riboud bénéficie sans doute également de sa réelle mobilisation en faveur des pays et des populations défavorisés.

L'image d'une société dans l'opinion publique n'est pas pour autant le sésame absolu pour figurer honorablement dans ce classement. Ainsi, Total, plombé par des dossiers comme ceux de l'explosion de l'usine toulousaine AZF ou la marée noire de l'« Erika », se classe tout de même quatrième avec 9 % des suffrages, à égalité avec deux autres grandes firmes françaises, Veolia Environnement (principal employeur privé en France) et BNP Paribas.

Comme toujours, les fins de classement sont également riches d'enseignements... et de préoccupations potentielles pour les derniers, comme Alcatel-Lucent qui a connu une série de plans ­sociaux ces dernières années. C'est aussi le cas de PPR qui a enclenché sans vraiment beaucoup de concertation ? comme cela arrive parfois dans des groupes au management familial ?, le processus de cession de ses enseignes de distribution à l'instar de la Fnac ou Conforama. Plus surprenantes sont les images dégradées du champion franco-italien des ­semi-conducteurs STMicroelectronics ou ? plus étonnant ­encore ? de Vallourec. Porté par le développement de l'exploration ­pétrolière, le leader mondial des tubes sans soudure a récemment été distingué par la ­visite de Barack Obama sur son site américain en raison de son savoir- faire dans la recherche par sondages horizontaux à travers les roches pour rechercher des gaz rares, nouvel eldorado énergétique. Cette société d'ingénieurs ne semble pourtant pas, a priori, négliger l'écoute de ses salariés. Mais il est vrai que nul n'est prophète en son pays.

Renault et France Télécom, deux dossiers noirs

Pas facile de passer d'une entreprise publique protégée par l'État à une société privée plongée en pleine concurrence nationale et internationale, sur fond de bouleversements technologiques, marketing et managériaux. En effet, cette expérience a été particulièrement mal vécue ces dernières années par les salariés de deux géants français : Renault et FranceTélécom Orange. Les nombreux suicides de leurs employés ont durablement fragilisé ces deux groupes. Pression extrême sur le personnel, objectifs extrêmement ­ambitieux parfois perçus comme ­inatteignables, missions mal définies ou stressantes, accompagnement insuffisant, etc. Qu'elles soient objectives ou subjectives, les raisons ne manquent pas. Mais à chaque fois, ces entreprises n'ont pu régler le problème en solo. Il leur a fallu requérir une aide extérieure, celle du cabinet Technologia, expert en audit social. Et modifier leurs méthodes en renforçant leur accompagnement social. Une nécessité qui aurait dû être mieux appréhendée en amont.

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