Les Suisses votent une loi qui vise à instaurer la neutralité carbone en 2050

Les Suisses ont largement voté en faveur de la loi visant à instaurer la neutralité carbone en 2050. Par ailleurs, le vote favorable à l'instauration d'une taxe sur les grandes entreprises à l'international atteint presque 79,4%.
La Suisse et son écosystème montagneux sont particulièrement affectés par le changement climatique.

La Suisse va s'engager une trajectoire qui doit la mener vers la neutralité carbone en 2050. C'est ce qu'ont décidé les électeurs qui ont voté ce dimanche un loi qui oblige le pays à aller dans ce sens. Le oui affichait 57,95% à 13H00 , selon le décompte officiel de 24 cantons sur 26 et confirme l'engagement de la Suisse dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat. C'est « un pas important pour les futures générations, » a estimé Valérie Piller-Carrard du Parti socialiste, à la télévision publique RTS. « C'est un projet consensuel, pragmatique, sans aucune mesure qui taxe les gens », a-t-elle ajouté.

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La campagne anxiogène jouant sur la peur d'une Suisse sans électricité grelottant de froid, menée par la droite radicale UDC - et premier parti du pays, avait fait fondre l'avance du oui assez nettement ces dernières semaines. Tous les autres grands partis et le gouvernement fédéral avaient appelé à voter "oui".

Pas d'interdiction de la consommation de pétrole et de gaz naturel

Le projet de loi prévoit de réduire progressivement la consommation de pétrole et de gaz naturel sans toutefois l'interdire. En parallèle, la Suisse devra produire davantage d'énergies renouvelables, telles que l'hydraulique et le photovoltaïque, et soutenir des systèmes de chauffage plus respectueux du climat, comme les pompes à chaleur.

L'UDC assure que le projet, qu'il qualifie de « loi sur le gaspillage de l'électricité », entraînera malgré tout une interdiction du mazout, gaz, diesel et essence comme sources d'énergie, ce qui mettra en péril la sécurité énergétique et fera grimper en flèche la facture d'électricité des ménages. Ce n'est pas la première fois que ce parti s'oppose à des lois sur le climat. En 2021, le parti avait fait échouer de justesse un projet visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les glaciers suisses voués à disparaître

La Suisse et son écosystème montagneux sont particulièrement affectés par le changement climatique. La situation des glaciers suisses est dramatique et ils sont voués à disparaître, selon les spécialistes. La question énergétique est épineuse, dans un pays qui dépend à 75% des importations pour ses besoins notamment en pétrole et en gaz. Une fragilité mise en lumière de façon dramatique par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.  La « loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l'innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique » vise à réduire cette dépendance énergétique envers l'étranger tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, sans interdiction ni nouvelles taxes.

Ce texte est en fait un contre-projet à une initiative populaire, dite « initiative pour les glaciers » que des militants du climat avaient déposée en 2019. Elle prévoyait d'interdire la consommation d'énergies fossiles à partir de 2050.

Le gouvernement et le Parlement ont estimé que c'était trop radical et ont préféré privilégier les incitations, y compris financières, pour réduire autant que possible la consommation d'énergies fossiles, sans les interdire. La Suisse et son écosystème montagneux sont particulièrement affectés par le changement climatique. La situation des glaciers suisses est dramatique et ils sont voués à disparaître, selon les spécialistes.

(Avec AFP)

Un plébiscite pour le vote favorable à l'instauration d'une taxe sur les grandes entreprises à l'international

Le vote favorable à l'instauration d'une taxe sur les grandes entreprises à l'international atteint presque 79,4%, selon les projections du groupe de presse Tamedia Les Suisses étaient appelés à se prononcer ce dimanche sur une modification constitutionnelle visant à mettre en œuvre le projet de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du G20 sur l'imposition, à un taux d'au moins 15%, des grands groupes d'entreprises actifs à l'échelle internationale. Le nombre de groupes suisses directement concernés en Suisse est évalué à quelques centaines par l'Administration fédérale des contributions, qui estime que les recettes provenant de l'impôt complémentaire se situeront entre 1 et 2,5 milliards de francs la première année. Mais la gauche, les ONG et les syndicats ont dénoncé un projet inégalitaire. La répartition des recettes qui est prévue privilégiera les cantons « riches » qui abritent beaucoup de multinationales, Bâle-Ville et Zoug en tête, selon eux.

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Commentaires 2
à écrit le 19/06/2023 à 4:35
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A l'ere des grandes glaciations presque toute la surface du globe etait recouverte de glace puis le trias a change la donne a suivi une courte periode de reglaciation et puis stop. Aujourd'hui il fait chaud, demain il gelera a nouveau et Berne sera...

à écrit le 18/06/2023 à 16:34
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Ouiais mais c'est parce que yavait "neutralité" dans l'intitulé, ils ont pas fais gaffe, l'habitude...

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