Stellantis, L'Oréal et CMA CGM entrent au capital de NetZero, start-up spécialisée dans la séquestration du carbone

Stellantis, L'Oréal et CMA CGM vont entrer au capital de la startup climatique française NetZero, spécialisée dans la capture et la séquestration du carbone atmosphérique, qui a réalisé une levée de fonds de 11 millions d'euros. Le modèle de NetZero prévoit que le carbone contenu dans les déchets agricoles sera capturé par pyrolyse pour fabriquer du biochar, qui sera ensuite séquestré dans les sols dont la fertilité est augmentée d'autant.
En 2022, le modèle de NetZero a été sélectionné comme l'un des 15 projets les plus prometteurs au monde pour le stockage de carbone lors du concours international Xprize Carbon Removal organisé par la fondation d'Elon Musk.
En 2022, le modèle de NetZero a été sélectionné comme l'un des 15 projets les plus prometteurs au monde pour le stockage de carbone lors du concours international Xprize Carbon Removal organisé par la fondation d'Elon Musk. (Crédits : Reuters)

Stellantis, L'Oréal et CMA CGM montrent patte verte. Ces trois entreprises vont en effet entrer au capital de la startup climatique française NetZero, spécialisée dans la capture et la séquestration du carbone atmosphérique. Ces nouveaux actionnaires viennent s'ajouter aux 33 investisseurs qui soutiennent depuis ses débuts en 2021 la startup cofondée par un ancien du Boston Consulting Group, Axel Reinaud, un entrepreneur camerounais, Aimé Njiakin, actif notamment dans la production de café, mais aussi par le climatologue Jean Jouzel, qui s'était fait connaître en avril en remportant un prix de la fondation d'Elon Musk pour des projets de décarbonation.

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L'ambition de NetZero est de développer le biochar, une sorte de charbon obtenu à partir de déchets agricoles non valorisés, et utilisé comme engrais pour les sols, l'une des seules solutions reconnues par le GIEC comme « capable de retirer du carbone de l'atmosphère pour des centaines d'années ». Le modèle prévoit que le carbone contenu dans les déchets agricoles sera capturé par pyrolyse pour fabriquer du biochar, qui sera ensuite séquestré dans les sols dont la fertilité est augmentée d'autant.

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Des usines déjà construites au Cameroun et au Brésil

L'entreprise a construit une première usine au Cameroun en novembre 2021, et une deuxième récemment au Brésil, où deux autres doivent être construites en 2023. Elle s'est fixée pour objectif d'atteindre deux millions de tonnes de CO2 stockées par an d'ici 2030.

En 2022, le modèle de NetZero a été sélectionné comme l'un des 15 projets les plus prometteurs au monde pour le stockage de carbone lors du concours international Xprize Carbon Removal organisé par la fondation d'Elon Musk. Pour passer à l'échelle supérieure, la startup souhaite construire des usines dans des containers et les distribuer sous forme de franchises dans les pays du Sud notamment.

« Nous sommes heureux que l'année 2023 débute avec l'arrivée de Stellantis, L'Oréal et CMA CGM comme nouveaux actionnaires de NetZero. Cette levée de fonds record confirme le très fort intérêt que notre modèle suscite et illustre la prise de conscience croissante de la nécessité de stocker du carbone à grande échelle » a déclaré Axel Reinaud, président de NetZero, cité dans un communiqué.

Des chercheurs proposent d'obliger les producteurs d'énergies fossiles à enterrer des tonnes de CO2

Pour « empêcher les carburants fossiles de causer le réchauffement climatique » des chercheurs estiment dans un article publié par le journal Environmental Research Letters qu'il faut « mettre sous terre une tonne de CO2 pour chaque tonne générée par l'utilisation continue des énergies fossiles ». Le CO2 serait capturé à la source ou recapturé dans l'air pour être stocké sous terre, avec une obligation croissante pour atteindre jusqu'à l'équivalent de 100% de CO2 émis à l'horizon 2050, date visée pour la neutralité carbone.

La capture de CO2 dans l'air existe déjà mais à très petite échelle, faute de financement adéquat : la plus grande installation de ce type, en Islande, n'élimine actuellement en un an que ce que l'humanité produit en quelques secondes. Mais la situation changerait si le secteur des fossiles était contraint d'y recourir massivement, arguent les auteurs, d'autant que cette industrie s'est considérablement enrichie depuis un an avec la flambée des cours. « On doit discuter de la manière de rediriger ces sommes colossales, qui sont actuellement simplement injectées dans la rente des énergies fossiles, vers une solution au problème climatique », plaide Myles Allen. Hugh Helferty, co-auteur de l'étude.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 08/02/2023 à 12:23
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Luter contre le réchauffement climatique en enterrant du charbon de bois, c'est évidement très innovant.

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