La sécurité de la recharge, un enjeu pour les électriciens

Les installateurs électriques réaffirment leur rôle clé dans le déploiement des infrastructures. Et prônent la mise en place d'une norme.
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Le précédent du GPL (gaz de pétrole liquéfié) a laissé des séquelles. Voilà quelques années, un seul cas d'incendie dans un parking a suffi à décrédibiliser durablement (définitivement ?) cette technologie en France. Plus récemment, des défauts dans les installations photovoltaïques chez des particuliers, parfois à l'origine d'incidents dangereux, ont sérieusement entaché la confiance des Français.

Pas question de réitérer les mêmes erreurs avec les voitures électriques. La sécurité de la recharge sera l'une des conditions sine qua non de réussite du déploiement des véhicules « décarbonés » (électriques et hybrides rechargeables). C'est d'ailleurs le leitmotiv des installateurs électriques du Serce (syndicat des entreprises de génie électrique et climatique), réunis mercredi autour du sujet des infrastructures de recharge.

Car la France a de grandes ambitions en la matière, puisqu'elle vise pas moins de 2 millions de véhicules décarbonés (dont un tiers de tout électriques) sur les routes à l'horizon 2020. Le gestionnaire du réseau se veut rassurant sur la sécurité. Notamment sur sa capacité à supporter la charge. « Deux millions de véhicules, c'est environ 1 % de la consommation actuelle, rappelle Gilles Bernard d'ERDF. Mais si tous se rechargent simultanément, cela peut représenter 10 % de la pointe. » C'est justement l'objectif des bornes de recharge intelligentes, de lisser cette consommation.

Mais les professionnels insistent surtout sur la nécessité pour les particuliers, les entreprises et les collectivités, de recourir à leurs services pour faire installer les prises de recharge, que ce soit dans des parkings privés (90 % des installations prévues) ou sur la voie publique. Ils prônent par ailleurs la labellisation, voire l'établissement d'une norme pour éviter la prolifération de labels. « Nous travaillons sur un label ouvert, avec en ligne de mire un label unique et, à terme, une norme, confirme Thomas Orsini, qui travaille sur la voiture électrique chez Renault. Mais une norme, c'est long et cher. Or les premières voitures sont là, et dans l'industrie automobile, nous faisons la chasse au moindre euro. »

Financement

Outre la sécurité, la disponibilité et l'accessibilité des infrastructures de recharge, la question financière n'est pas la moindre. Certes, l'État a promis 50 millions d'euros, soit la moitié du coût des infrastructures. Mais les collectivités locales ne semblent pas prêtes à mettre la main à la poche. D'où l'intérêt de leur proposer des montages contractuels innovants, comme le fait Ineo (filiale de GDF Suez) en associant par exemple efficacité énergétique de l'éclairage public et infrastructures pour véhicules rechargeables.

En attendant, les expériences in situ se multiplient, sur les parkings d'entreprises (qui devraient être les premières clientes de ces nouvelles motorisations) ainsi que dans plusieurs villes pilotes. Car, au-delà des aspects techniques et financiers, l'appropriation de cette nouvelle forme de mobilité par les utilisateurs est un enjeu tout aussi essentiel à l'essor de la voiture décarbonée.

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