Biocarburants aériens  :  recherches tous azimuts

Airbus et Boeing ont annoncé à quelques jours d'intervalle des programmes de recherche pour des carburants plus sobres en carbone en partenariat avec des compagnies du Golfe.

Les avionneurs font feu de tout bois pour trouver des carburants plus propres. La semaine dernière, Qatar Airways et Airbus annonçaient la mise en place d'une chaîne de production de biocarburants de deuxième génération fabriqués à partir de la biomasse lignocellulosique des plantes, en partenariat avec l'institut de recherche Qatar Science & Technology Park et la compagnie nationale Qatar Petroleum. À la veille du sommet des énergies futures de cette semaine à Abu Dhabi, le Masdar Institute (université de l'Émirat spécialisée dans les énergies renouvelables et partenaire du MIT), la filiale UOP d'Honeywell, la compagnie nationale Etihad et Boeing leur donnaient la réplique avec le « Sustainable Bioenergy Research Project ».

Prévu pour une durée de cinq ans, ce projet dont le montant n'a pas été dévoilé veut démontrer la viabilité technique et économique de systèmes agricoles intégrés en milieu salin, destinés à fournir une matière première pour biocarburants. La salicorne sélectionnée à cet effet, qui pousse dans les mangroves, est adaptée au milieu local et salé. « C'est une solution régionale, durable et qui régénère son environnement », explique Jennifer Holmgren, directrice générale « énergies renouvelables et chimie » au sein de UOP. L'originalité du projet (et sa difficulté) consiste en l'intégration entre les différents milieux (mer, terre, mangrove) et à son fonctionnement en circuit fermé. Fourrage, combustible, composants pour produits chimiques? outre l'huile qui doit remplacer le kérosène, plusieurs produits seront tirés de la salicorne, qui, par ailleurs, absorbe du CO2 tout au long de sa croissance. Si leur combustion est moins émettrice que celle du kérosène, c'est en tenant compte du solde des émissions tout au long du cycle de vie que les biocarburants peuvent afficher leur « neutralité carbone ».

Multiplier les initiatives

« Le principal enjeu, souligne Jennifer Holmgren, c'est de sécuriser un approvisionnement en matière première végétale sous tous les climats et sans empiéter sur les terres agricoles, la forêt ou les ressources en eau. » Ce qui est le cas des algues, également prometteuses mais qui devraient atteindre la viabilité économique à plus long terme.

Économies de carburant, engagements de réduction des émissions de CO2 de 50 % à l'horizon 2050, anticipation de taxes sur ces émissions (prévues dès 2013 pour les vols se posant dans l'espace européen)? le transport aérien a toutes les raisons de multiplier ces initiatives. « Des progrès viendront aussi d'avions plus performants et légers et de routes aériennes optimisées, rappelle Bill Glover, en charge de la stratégie environnementale de Boeing. Mais c'est des biocarburants qu'on attend les économies les plus importantes. » Nul ne s'étonnera que les constructeurs choisissent pour ces partenariats des compagnies du Golfe, où le trafic a crû de 9,9 % en 2009 (quand il perdait 4,7 % à l'échelle mondiale) et la capacité de 13,5 %. « Ces partenariats resserrent nos liens avec nos clients », reconnaît Bill Glover.

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