Comme tout amateur de plaisirs, l'amateur de cigare doit parfaitement organiser sa passion. La science du havane lui permettra ainsi, non pas de jouer les cuistres, mais de ne point se fourvoyer à fumer d'abominables modules. Cela peut également l'inciter à soigner les détails qui orchestreront son « havanophilie ». Et, accessoirement, donner à ses proches quelques idées de cadeaux... On envisagera, pour commencer, son coffre à trésors : la cave. Qu'on ne se méprenne pas : ce n'est pas une vulgaire boîte à biscuits (du reste, son prix lève toute ambiguïté : 3.000 francs en moyenne). Les coloris varieront selon qu'on orientera sa préférence vers de la loupe (brun ou ocre), du bois vernis (de la plus belle teinte tabac à un inattendu vert-pomme) ou du bois brut. Mais ils importent moins, à vrai dire, que la qualité même du bois. Le cèdre ou le bois des îles constitueront encore le meilleur choix puisque eux seuls permettent aux cigares de respirer. En ce domaine, il faut simplement exclure le choix d'une cave en fer ou, pis, en plastique transparent. Dans le choix de l'étui, le détail revêt à nouveau une grande importance. Sera-ce un étui classique, en cuir noir piqué (environ 600 francs), magnifique, en peau d'autruche (compter 1.500 francs), ou, plus simple, en croûte de cuir (250 francs) ? Le débat est ouvert, l'essentiel étant d'examiner avec attention l'intérieur de l'objet afin de s'assurer que les modules seront confortablement transportés. Autre ustensile nécessaire, celui qui permet la coupe. On départagera la guillotine, belle et brutale, et les ciseaux, qui permettent de décapiter le cigare l'air de ne pas y toucher, et qu'on imagine d'invention anglaise. Dans le premier cas, le choix peut se porter sur une modeste guillotine en plastique noir (50 francs), en métal (250 francs) ou en or. Dans le second cas, le choix est réduit au strict minimum : l'acier. Ce sera faire plaisir à l'hédoniste averti, tout comme au maniaque, que de lui offrir un de ces accessoires, parfois ruineux, mais toujours nécessaires au bon exercice de son activité favorite : fumer. Jean-Luc Allouche & David Martin-Castelnau

latribune.fr

26 Sept 2008, 0:14

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