La ZAC Paris Rive gauche moins chère

Le coût du projet d'aménagement de la ZAC Paris Rive gauche autour de la Grande Bibliothèque de France va être revu à la baisse. La ville va profiter de la modification du plan d'aménagement de zone qui doit être soumis le 22 juillet au conseil de Paris pour réaliser une économie de 7,2 milliards sur les dépenses engagées par la société d'économie mixte chargée de sa réalisation, la Semapa. Cet ajustement lié à la crise immobilière confirme, selon l'opposition socialiste, les risques que fait peser cette opération sur les finances de la capitale. « Paris Rive gauche se remet en ordre dans une perspective offensive », justifie Anne-Marie Couderc, secrétaire d'Etat et adjointe parisienne chargée de l'urbanisme. Cette remise à plat du projet sur le plan financier ne remet pas en cause ses principales orientations : le programme (900.000 mètres carrés de bureaux et 5.200 logements) est maintenu. En revanche certains travaux d'aménagement ont été réexaminés, explique la ville, « au nom d'une amélioration de la qualité de vie des futurs habitants »... La suppression de deux autoroutes souterraines (1,6 milliard d'économies) a ainsi été décidée au nom de la lutte contre la pollution. La couverture des voies ferrées, sur laquelle seront en partie construits les bureaux, va elle être réduite de 32 à 26 hectares, ce qui permettra d'économiser un nouveau milliard. Au total, les dépenses seront allégées de 5,5 milliards, auxquels va s'ajouter un transfert de charges de la SEM sur le budget de la ville (1,8 milliard, correspondant aux aménagements autour du pont Charles-de-Gaulle). Cette diminution des dépenses va rendre possible une baisse des prix au mètre carré du terrain de 22.500 à 14.500 francs (une baisse de 36 %), ce qui devrait rendre la ZAC plus compétitive. Aujourd'hui, seuls 15.000 mètres carrés ont été vendus et l'implantation de l'OCDE n'est toujours pas confirmée. Malgré cette remise à plat, l'opposition socialiste continue de contester la crédibilité économique et financière du projet. « Les économies annoncées par la ville n'excéderont pas 3 milliards, estime Jean-Marie Leguen, conseiller socialiste. Le transfert sur le budget de la ville sera du double annoncé. Ce sera aux contribuables parisiens de mettre la main à la poche. » La baisse des prix est quant à elle jugée insuffisante pour faire face à la concurrence de sites comme la Défense ou le Val-de-Seine. « Ils restent supérieur de 20 % », reprend Jean-Marie Leguen. Les économies réalisées vont permettre de limiter l'endettement de la Semapa : après un emprunt de 1,7 milliard en 1992, elle va en contracter un nouveau de 1,4 milliard dans les jours qui viennent... Dominique Chapuis
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