La stratégie de la marque aux trois bandes

Si Adidas vient de gagner la bataille pour l'Olympique de Marseille, son président, Robert Louis-Dreyfus, a tenu toutefois à préciser que la marque ne rachetait pas le club, contrairement à ce que le maire de Marseille a laissé entendre. « Il est impensable pour Adidas, qui équipe énormément d'autres clubs, de commencer à racheter un club de football », indiquait-on, hier, à Herzogenaurach (Allemagne). « Nous avons signé avec des partenaires un gros accord de fournisseurs qui doit permettre à l'OM d'assurer son financement pendant un certain temps. Nous avons maintenant deux mois pour trouver un repreneur » (voir article ci dessus). Adidas budgète Marseille mais habille aussi Auxerre Cette précision n'est pas une manière de botter en touche, le groupe allemand entend seulement poser clairement les limites de l'accord intervenu à Marseille, hier : Adidas et ses partenaires se sont bien engagés à assurer le budget de fonctionnement annuel de l'ordre de 120 millions de francs pour une durée de cinq ans. Il s'agit quand même d'une grosse somme si on la compare aux 60 millions que le groupe allemand avait proposés l'an dernier à la Ligue nationale de football pour la fourniture exclusive des équipements de tous les clubs français de D1 et D2 pour la saison à venir, avant que le Conseil de la concurrence y mette son veto. Mais elle est d'un niveau, semble-t-il, assez proche de ce qu'il paie pour sponsoriser le club Bayern de Munich, dont Robert Louis-Dreyfus, d'ailleurs, est membre du conseil d'administration. Passionné de football, comme de beaucoup d'autres sports, le patron d'Adidas n'a jamais caché qu'il resterait à la présidence de son groupe jusqu'en 1998, année où le championnat du monde de football se déroulera en France. Et il suit de près tous les mouvements dans ce secteur. Il était d'ailleurs visiblement mercredi à Zürich, où il réside, pour le congrès de la Fédération internationale de football (Fifa). Pas étonnant, donc, qu'il ait été prêt à lâcher gros pour reprendre un club qui remonte en première division avec de bonnes chances de se placer en tête de classement et surtout qui remplit les stades, de quoi espérer un bon chiffre d'affaires en matière de produits dérivés et de la publicité en terme d'image. Adidas devrait ouvrir très rapidement une boutique au Stade-Vélodrome et présentera dès le 10 août le nouveau maillot de l'OM. La marque, qui détient en France 43 % du marché de la chaussure de football, n'avait pas envie, non plus, de laisser filer une telle opportunité à l'un de ses rivaux déclarés ou non dans la reprise du club phocéen : Nike, allié au candidat américain McCormack, ou Reebok avec les magasins Tati. L'OM peut rapporter gros. Car même si Adidas et ses partenaires n'en sont pas propriétaires, ils s'en sont réservé les droits, donc de toute évidence la publicité dans le stade et les droits de retransmission télévision. Bénédicte de PERETTI, à Munich
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