Haute-Normandie : de la recherche aux fournisseurs

Forte d'une industrie pharmaceutique au quatrième rang français et d'une industrie de la chimie pharmaceutique en deuxième position derrière l'Ile-de-France, la Haute-Normandie veut s'emparer des opportunités considérables qui dorment en amont (recherche-développement) comme en aval (fournisseurs) des grands donneurs d'ordres installés sur le territoire régional : de Glaxo-Wellcome, à Searl France, et autres Upjohn ou Rhône-Poulenc Biochimie. Selon l'Agence régionale de développement (ARD), cette industrie pharmaceutique haute-normande (5.500 emplois dans la production pharmaceutique) a investi 2,7 milliards de francs en Haute-Normandie entre 1988 et 1994. En développant ou en « faisant ger- mer » des activités situées à la périphérie de ces donneurs d'ordre, on conforte du même coup les poids lourds de l'industrie pharmaceutique, analyse Philippe Chataigner, directeur de l'Agence régionale de développement. « A l'échelle européenne, il y a plus d'unités de formulation pharmaceutique qui sont appelées à fermer que d'unités qui vont ouvrir dans les années qui viennent. A nous d'aller chercher les potentiels qui se trouvent dans la recherche-développement et les fournisseurs de la pharmacie. » La recherche fondamentale, qui débouche notamment sur la mise au point de molécules nouvelles, apparaît comme le chaînon le plus en amont de la filière. L'institut fédératif de recherches multidisciplinaires sur les peptides vient de commencer ses travaux. Il fédère 13 laboratoires de l'université de Rouen - sciences et médecine - pour coordonner leurs travaux dans le domaine des peptides, molécules formées d'un petit nombre d'acides aminés qui constituent une voie d'accès majeure à l'innovation médicamenteuse. Interface entre la recherche et l'industrie, le centre européen de bioprospective (CEB) - créé en 1994 - a pour mission « d'initier et de soutenir des projets de recherche fondamentale porteurs d'un intérêt économique à terme ». En jouant les « propul- seurs » (14 millions de francs en 1995) pour cet outil qui comprend une activité de service et une activité de partenariat avec des industriels, le conseil régional a investi dans l'idée que la recherche constituait un facteur de croissance économique. Ce sont des études de marché qui ont conduit Philippe Chataigner à la conclusion qu'il fallait, en aval, « creuser » aussi le marché des fournisseurs d'ordre régionaux. Une étude sur la demande en articles de conditionnement des donneurs d'ordre du nord-ouest de la France, a fait apparaître que seulement 9 % de cette demande était couverte par des PME régionales, et 23 % par des entreprises extérieures à la France. Le parc d'activités Pharma Parc, à cheval sur les communes de Val-de-Reuil et du Vaudreuil dans l'Eure, lancé le 22 septembre dernier s'apprête donc à accueillir une quinzaine de fournisseurs en conditionnement pour l'industrie pharmaceutique. Claire Garnier, à Rouen
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