Des vacances en plus, six mois sabbatiques... c'est un rêve que caressent de nombreux salariés... Du temps libre à la place d'une rémunération supplémentaire ou différée, du temps contre de l'argent. Le dispositif du compte épargne-temps (prévu par la loi du 25 juillet 1994 dans le cadre des dispositions sur la participation et sur l'intéressement) permet au salarié d'accumuler, à la place d'une épargne salariale classique sonnante et trébuchante, des droits à congés rémunérés. Depuis sa création, peu d'entreprises (Yves Rocher, Ikea, Fleury Michon...) ont joué cette carte. Au sein d'Ikea, 10 % des salariés environ ont souscrit à un tel compte (le plus souvent des cadres). Pour Fleury Michon, la proportion serait de 20 %, et concernerait toutes les catégories de personnel. A l'avenir, ce système pourrait rencontrer un succès grandissant. D'autant que l'entreprise peut abonder l'épargne-temps du salarié (comme elle abonde ses versements sur le plan d'épargne en entreprise). Il peut être alimenté par le report des jours de congés payés non utilisés (dans certaines limites), les repos compensateurs ou la conversion d'une prime d'ancienneté, d'une prime de fin d'année, ou encore de l'intéressement... L'utilisation limitée dans la majorité des entreprises à un congé d'au moins six mois - pour éviter les problèmes de remplacement et permettre une embauche - est jugée contraignante et expliquerait le succès mitigé de ce système. Cette formule séduit en priorité des salariés, confrontés à des problèmes de gestion du temps (d'ordre familial notamment), quel que soit leur niveau hiérarchique... à condition de pouvoir en profiter sur une semaine par exemple. En attendant un aménagement plus géralisé du temps partiel pour ceux qui le souhaitent, y compris les cadres qui ont du mal à le faire accepter dans l'organisation actuelle de l'entreprise, ou d'autres voies que sont la semaine de quatre jours... et l'annualisation du temps de travail. E. L.

latribune.fr

26 Sept 2008, 0:43

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