Une relation apaisée avec les Etats-Unis

Entre les deux hémisphères du continent américain, les relations ont souvent été conflictuelles. De la doctrine de Monroe (1823) qui, bien que présentée comme un système de protection du continent américain contre les incursions de l'Europe, a fait des Amériques la chasse gardée de Washington à la politique du "Big Stick" de Théodore Roosevelt qui multiplia au début du siècle les interventions américaines dans les affaires latino en passant par la période très tendue de la guerre froide, l'Amérique du Sud a régulièrement souffert, politiquement et économiquement, de la toute-puissance de son voisin du Nord. Paradoxe de l'histoire, c'est au moment où la gauche latino a le vent en poupe que les relations avec les Etats-Unis s'apaisent et s'améliorent.Alors que l'Amérique latine et la perspective d'un grand marché de l'Alaska à la Terre de Feu figuraient parmi les priorités du président Bush à son élection, les attentats du 11 septembre 2001 ont déplacé le curseur de la politique étrangère américaine vers le Moyen-Orient. Les Etats-Unis ont de fait réduit ces dernières années leurs ambitions en Amérique du Sud. Les négociations pour la mise sur pied de la Zone de libre échange des Amériques (ZLEA) piétinant, Washington avance aujourd'hui plus modestement ses pions en privilégiant des accords commerciaux bilatéraux : un traité a été signé avec le Chili ; les négociations sont bien avancées avec la Colombie, le Pérou et l'Equateur.Le Brésil de Lula a constitué une heureuse surprise pour l'administration Bush : non seulement les deux présidents s'entendent bien - les mauvaises langues au Brésil disent que les deux hommes partagent le même goût de la littérature... - mais le pragmatisme et le réalisme économique et politique de Lula ont convaincu la Maison-Blanche de faire du Brésil son principal interlocuteur dans le sous-continent. Les aspirations au leadership régional du Brésil servent les intérêts de Washington : quand Lula réconcilie la Colombie et le Venezuela, il rend service à Washington qui n'a pas à s'ingérer dans son arrière-cour grâce à la médiation du président brésilien.Seule ombre au tableau de Washington, le Venezuela du trublion Chavez qui, les cours du pétrole au zénith, ne cesse de provoquer l'hyperpuissance. Caracas a récemment menacé de couper ses livraisons de brut aux Etats-Unis ; a acheté des armes à la Russie et est perçu comme un facteur de déstabilisation pour ses voisins.O. G.
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