Des "nez" pour humer l'air du Grand Lyon

Depuis fin 2003, l'agglomération lyonnaise expérimente un système unique de surveillance et de lutte des nuisances olfactives avec Respiralyon, un réseau de 230 personnes volontaires dont les nez sont chargés de humer l'air au quotidien. Si la mesure des divers indicateurs polluants atmosphériques relève de critères objectifs, il n'en va pas de même pour les - mauvaises - odeurs. "Les habitants peuvent dire que ça sent mauvais, la réaction reste souvent subjective et guère scientifique", observe Frédéric Bouvier, directeur de Coparly (Comité pour le contrôle de la pollution atmosphérique dans la région lyonnaise). Aussi, le dispositif lyonnais de nez humains, le meilleur capteur d'odeurs, cherche-t-il à créer une méthodologie dans un domaine complexe. Les "nez", testés et formés, ont pour mission de réaliser un état permanent des lieux des nuisances olfactives, d'identifier les sources d'odeurs et d'alerter en cas de crise.Respiralyon a été décidé par le préfet du Rhône à la suite d'un "gros épisode olfactif" à Lyon en 2002, dont l'origine n'a jamais été vraiment établie, et mis en oeuvre par le Spiral Air (secrétariat permanent pour la prévention des pollutions industrielles et des risques dans l'agglomération lyonnaise). Ce dernier, qui réunit les services de l'État, les collectivités, des industriels et des associations qualifiées, a confié à Coparly l'animation du réseau de "nez" et l'exploitation des données sur le Grand Lyon, découpé en 200 mailles. Coparly a traité à ce jour 6.000 signalements d'odeurs effectués par les nez sur les composés odorants soufrés (oeuf pourri), azotés (piquant) et autres acides gras volatils (rance)."On possède aujourd'hui une carte assez précise des zones, des fréquences et des émetteurs d'odeurs", assure Fréderic Bouvier. En résumé, le centre de Lyon et le sud de l'agglomération sont les principales zones impactées par les nuisances olfactives, tandis que les gaz d'échappement de véhicules constituent les principaux émetteurs, devant les industriels. Depuis mai dernier, une opération plus ciblée est menée par une vingtaine de nez sur le site de la raffinerie de Feyzin. En attendant des enseignements qui seront exploités par le Plan de protection atmosphérique dont l'objectif est d'aligner la situation lyonnaise sur les normes européennes d'ici à 2010.Claude Ferrero, à Lyo
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.