À Berlin, la présidence française est vue comme " une chance "

C'est une grande chance que la France hérite à cet instant précis de la présidence de l'Union européenne. " Dieter Spöri, président d'un lobby allemand, le Réseau Mouvement européen, se réjouit de voir Paris s'atteler à son commandement alors que les Vingt-Sept sont " plongés dans une nouvelle crise existentielle " après le " non " irlandais au traité de Lisbonne. La France va mettre à la disposition de ses partenaires " une énorme masse de compétences dans les questions européennes ", de même que "nombre d'excellents diplomates", veut croire cet ancien ministre social-démocrate du Land de Bade-Wurtemberg. Cela va compter pour " proposer des avancées sur le contenu des réformes et dans le choix du style adapté pour résoudre les défis du moment ", soutient-il.Peut-on pour autant compter sur un soutien sans faille de l'administration allemande envers la présidence française ? Selon des experts du gouvernement Merkel, l'Allemagne ne devrait pas créer d'obstacles pour ce qui concerne la politique sur le climat, le pacte pour l'immigration ou la défense, autant de points forts de la présidence à venir. Par contre, des tabous existent, comme l'indépendance de la Banque centrale européenne ou la réduction fiscale sur le prix de l'essence, que combat énergiquement Berlin. Le " J'aime Angela Merkel ", lancé le 1er mai à Aix-la-Chapelle par le président Sarkozy, montre que ce dernier veut jouer l'amitié resserrée avec l'Allemagne. " La coopération entre la France et l'Allemagne, si elle montre qu'elle est naturelle, n'est pas une garantie, mais néanmoins une condition sine qua non pour parvenir au succès ", rappelle à cet égard Dieter Spöri.L'AVENIR DU TRAITE DE LISBONNEUne épreuve attend le couple franco-allemand avec le débat sur l'avenir du traité de Lisbonne qui doit reprendre dès octobre. " Le président Sarkozy devra alors montrer sa capacité à agir. Il faudra débattre des différentes vitesses d'intégration au sein de l'Union ", estime Dieter Spöri, tandis qu'Angela Merkel s'est déclarée hostile à ce concept. Il apparaît en même temps judicieux de " mobiliser dans les mois qui viennent les citoyens européens sur des thèmes porteurs ", comme la France a l'intention de le faire en matière sociale notamment. La proposition d'adopter un " small business act " européen " va certainement être soutenue par l'Allemagne ", conclut Dieter Spöri, les PME formant la colonne vertébrale de l'économie outre-Rhin.
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