Thierry Breton lance le plan antidélocalisations

La politique, c'est de la communication. C'est en homme instruit de l'exemple donné par Nicolas Sarkozy à Bercy que Thierry Breton a profité, hier, d'un voyage à Arras, l'un des bassins d'emplois les plus touchés par les restructurations industrielles, pour publier les arrêtés définissant les zones d'emploi éligibles aux mesures antidélocalisations votées dans le cadre de la loi de finances pour 2005.Au nom du refus de la "fatalité" des délocalisations, Nicolas Sarkozy avait proposé, à l'automne dernier, la mise en place d'un crédit de taxe professionnelle d'un montant de 1.000 euros par salarié, pour une durée de trois ans. Pour rester compatible avec les sourcilleuses règles de la concurrence européennes, le dispositif avait été plafonné à 100.000 euros par entreprise sur l'ensemble des trois années. Son coût budgétaire devrait représenter cette année entre 300 et 400 millions d'euros. Un montant non négligeable, même s'il est malheureusement peu probable que cette modeste aide fiscale change grand-chose, sinon à la marge, aux décisions de délocaliser ou non une activité...Une liste à point nommé. Mais à deux semaines du référendum sur la Constitution européenne, le ministre des Finances ne s'est pas privé du plaisir de pouvoir annoncer une des rares bonnes nouvelles du moment. Alors que la croissance, et notamment la production industrielle, est en panne, l'affichage de la liste des 35 bassins d'emploi concernés par la mesure Sarkozy tombe à point nommé. "Je suis très attaché au maintien d'un socle industriel solide dans ce pays", déclarait hier Thierry Breton dans le journal la Voix du Nord, soulignant que la région Nord-Pas-de-Calais, qui concentre 30 % d'emplois industriels contre 22 % en moyenne en France, bénéficiera d'un tiers des sommes prévues par cette mesure dès cette année.Selon toute probabilité, les zones choisies devraient largement coïncider avec la France qui s'apprête à voter non au référendum. Il s'agit de vingt bassins d'emploi caractérisés par un taux de chômage supérieur de deux points au taux national et un taux d'emploi salarié industriel d'au moins 10 % : le Nord (Dunkerque, Lille, Roubaix-Tourcoing, le Boulonnais et le Calaisis), mais aussi la Saône-et-Loire (Le Creusot, Montceau-les-Mines). Et de quinze zones d'emploi dans lesquelles les restructurations industrielles en cours risquent d'altérer gravement la situation de l'emploi (voir encadré). Ph. Ma.35 zones concernées par les aidesSont concernées par les mesures annoncées par le ministre de l'Economie les zones d'emploi ayant à la fois un taux de chômage supérieur de plus de deux points à la moyenne nationale et un taux d'emploi industriel supérieur à 10 % : Dreux (Eure-et-Loir), Le Creusot (Saône-et-Loire), Chauny, Tergnier, La Fère (Aisne), Saint-Quentin (Aisne), la vallée de la Meuse (Ardennes), Lille (Nord), Saint-Dié (Vosges), Sambre, Avesnois (Nord), Lavelanet (Ariège), Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), Roubaix, Tourcoing (Nord), la Thiérache (Aisne), Le Havre (Seine-Maritime), Vierzon (Cher), Aubenas (Ardèche), le Douaisis (Nord), Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le Boulonnais (Pas-de-Calais), Dunkerque (Nord), le Calaisis (Pas-de-Calais). Sont aussi concernées les zones d'emploi connaissant des restructurations industrielles "risquant d'altérer gravement la situation de l'emploi" : Romorantin (Loir-et-Cher), Montbéliard (Doubs), Troyes (Aube), Lens, Hénin (Pas-de-Calais), Alençon, Argentan (Orne), Angers (Maine-et-Loire), Saint-Omer (Pas-de-Calais), le Choletais (Maine-et-Loire), Roanne (Loire), le Sud-Ouest champenois (Aube et Marne), Belfort (Territoire de Belfort), Remiremont (Vosges), Saint-Claude (Jura), Thiers (Puy-de-Dôme) et Haguenau, Niederbronn (Bas-Rhin).
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