Les nouveaux emplois sont majoritairement créés à temps partiel

La part de salariés à temps partiel a augmenté de 2003 à 2004, passant de 17,2 % à 17,4 % des effectifs du public et du privé. Non que les personnes embauchées ont souhaité cette forme particulière d'emplois. La raison est que "les nouveaux emplois sont majoritairement créés à temps partiel", indique une récente étude du ministère de l'Emploi que La Tribune s'est procurée.Pourquoi 3,8 millions de salariés travaillent-ils à temps partiel, a souhaité savoir le ministère, sachant que dans 85 % cas ces salariés sont des femmes ? Dans près d'un cas sur trois (32 %), les personnes ont accepté un emploi à temps partiel faute d'en trouver un à temps plein. "Dans ce cas le temps partiel est une forme particulière d'emploi imposée au salarié par l'employeur à l'embauche", note l'étude. Pour près d'un autre tiers (32 %), la raison invoquée est la volonté de s'occuper de ses enfants ou d'un autre membre de la famille. Le souhait de disposer de temps libre n'est cité que dans 14 % des cas.En fait, près d'un tiers (30 %) des salariés à temps partiel souhaiteraient travailler plus qu'ils ne le peuvent, qu'ils recherchent ou non un emploi dans ce sens. Mais dans tous les cas, ils sont disponibles. "Même parmi les salariés qui sont à temps partiel pour exercer une autre activité ou suivre des études ou pour s'occuper de leur famille, une part non négligeable d'entre eux se déclare en sous-emploi", souligne l'étude.Des bas salaires. La déclaration en sous-emploi lorsque l'on travaille à temps partiel dépend aussi du salaire du conjoint. Le temps partiel, qui concerne près d'une femme sur trois (31 %) contre seulement 5 % des hommes, se caractérise par une forte concentration de bas salaires. Ainsi un quart des personnes à temps partiel perçoivent un salaire net inférieur à 480 euros par mois et pour la moitié d'entre elles le salaire est inférieur à 750 euros. Outre la faible durée du travail (vingt-trois heures par semaine en moyenne), le temps partiel concerne particulièrement les emplois peu qualifiés (59 % des salariés à temps partiel sont des employés) et les métiers faiblement rémunérés : nettoyage, aides à domicile, vendeurs, etc. Du coup, "les employées à temps partiel se déclarent plus fréquemment en sous-emploi lorsque leur conjoint est ouvrier que lorsqu'il est cadre ou profession intermédiaire", remarque l'étude.Lorsque la personne à temps partiel est la seule à contribuer au revenu salarial du ménage, qu'elle vive seule ou avec des enfants à charge ou en couple avec un conjoint sans emploi, le salaire perçu est en moyenne inférieur au Smic mensuel. Si emploi à temps partiel est souvent synonyme de bas salaire, il rime aussi avec insécurité : plus d'un quart (26 %) des postes en CDD ou en intérim sont à temps partiel. Le secteur tertiaire (commerce, immobilier, santé, éducation, action sociale notamment) concentre à lui seul 91 % des salariés à temps partiels, qui sont des femmes dans 92 % des cas.Les services aux particuliers, que souhaite promouvoir Jean-Louis Borloo, emploient près d'un salarié sur deux (48 %) à temps partiel.Catherine Delgado
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