Tsunami : 38 % des dons utilisés

La catastrophe du tsunami en Asie du Sud et ses 240.000 victimes fin décembre 2004 engendra un formidable élan de solidarité mondiale. En France, selon le rapport qu'a rendu public hier la Cour des comptes, les dons versés aux 32 principales associations et ONG françaises furent à la hauteur de l'émotion suscitée par le raz-de-marée et s'élevèrent à 323 millions d'euros. Or, après une enquête qui mobilisa pendant plusieurs mois 24 magistrats de la haute juridiction, la Cour a constaté qu'un an après, seuls 38 % des dons, soit 124 millions, avaient été utilisés pour des actions en faveur des victimes.SELECTION DES PROJETSLe taux de consommation des dons est encore plus faible, note la Cour, si l'on exclut de l'enquête les organismes dont le mode de fonctionnement fait qu'ils reversent à un autre organisme l'intégralité des dons perçus. C'est le cas par exemple du Comité français pour l'Unicef qui affiche un taux de consommation de ses dons de 100 %. Normal, il les a intégralement reversés à l'organisme onusien. Ce qui ne donne néanmoins aucune indication sur leur utilisation. Les magistrats ne critiquent pas fondamentalement, la non-utilisation des crédits. " Les faibles taux de consommation n'ont rien, en soi, d'anormal ", a reconnu le président de la Cour, Philippe Séguin. Il vaut mieux, en effet, prendre le temps de sélectionner les projets et les conduire efficacement à leur terme plutôt que de gâcher les dons dans des opérations précipitées qui se révèleraient inutiles, sans avenir, ni intérêt pour les populations concernées.Mais le danger, poursuit la Cour, est que ce trop-plein d'argent ne conduise les associations à le détourner de ce pourquoi il a été réclamé. En clair, tendre la sébille pour les victimes du tsunami puis l'utiliser pour construire des puits en Afrique. Sur les 32 ONG auditées, seules 8, révèle l'enquête, ont ainsi " détourné " leurs dons du motif pour lequel ils avaient été recueillis. Un " constat largement positif ", selon la Cour.
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