Retraites SNCF et RATP : les décrets sont publiés

On a longtemps cru que les régimes spéciaux de retraite ne pouvaient pas être réformés. Surtout à la SNCF, où le départ à 55 ans faisait partie intégrante de l'identité de l'entreprise. Les grandes grèves de 1995 avaient laissé de douloureux souvenirs. Et pourtant. En préambule de la réforme du régime général, prévue pour cette année, Nicolas Sarkozy avait fait de celle des régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF-GDF, clercs de notaires, Opéra de Paris, Comédie-Française), qui concerne 500.000 actifs et 1,1 million de retraités, l'un de ses chevaux de bataille pendant la campagne présidentielle. Après plusieurs mois de discussions et après des grèves qui auront duré une quinzaine de jours, les décrets d'application relatifs au régime spécial de retraite des personnels de la SNCF et à celui des agents de la RATP ont été publiés hier au Journal officiel.La réforme entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2008, date à partir de laquelle sera augmentée progressivement la durée de cotisation, pour passer de 37,5 ans, aujourd'hui, à 40 ans en 2012, soit la même durée que dans la fonction publique.Élément nouveau intervenu fin décembre à la surprise générale des organisations syndicales, le décret fixe à 2016 la date à partir de laquelle les salariés devront cotiser 41 ans pour prétendre à une retraite à taux plein, pour tenir compte de l'allongement de la durée de cotisation dans le privé et pour les fonctionnaires (dès 2012). Un système de décote sera aussi mis en place à l'attention de ceux qui partiraient sans avoir la durée de cotisation requise. Les niveaux de pensions seront indexés sur les prix et non plus sur les salaires.MESURES D'ACCOMPAGNEMENTPour mieux faire passer ces changements à venir, les entreprises ont notamment négocié des mesures d'accompagnement salarial. Au total, la SNCF chiffre ainsi le coût de la réforme à quelque 80 millions d'euros par an en régime de croisière, tandis qu'il en coûtera autour de 20 millions d'euros par an à la RATP. Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT Cheminots, a critiqué hier les méthodes du gouvernement, les décrets étant publiés alors que les négociations sont encore en cours à la SNCF. De fait, la liste est longue des sujets à aborder dans les trois mois à venir : pénibilité du travail, aménagement des fins de carrière, mise en place d'un compte d'épargne temps, remise à plat des dispositifs de cessation progressive d'activité, etc.À partir du second semestre, la SNCF va aussi s'atteler à un chantier colossal, celui de la refonte de sa grille salariale, où sont déterminés les parcours professionnels et l'évolution de la masse salariale sur du très long terme. Il avait d'ailleurs fallu pas moins de dix-huit mois pour mettre en place la précédente grille, qui date de 1992.Du côté des industries électriques et gazières, la parution du décret est prévue la semaine prochaine. Ceux concernant l'Opéra de Paris, la Comédie-Française et les clercs de notaires, la semaine d'après. Dans ce secteur, les négociations se poursuivaient encore hier sur fond de mécontentement. " Aucune mesure salariale d'accompagnement n'a été négociée ", se plaint la CFDT des services.
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