Changement de tempo sur les suites du Grenelle

Les suites du Grenelle de l'environnement connaissent quelques ratés. Contrairement à ce qui avait été annoncé, les décisions, adoptées par les participants du Grenelle, puis validées par le président de la République fin octobre, ne donneront pas lieu à deux textes de loi, mais à un seul " grand texte de loi programme, voté avant l'été ". C'est ce qu'a déclaré à La Tribune vendredi le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, confirmant les propos tenus le 17 janvier par Nicolas Sarkozy. " En plein accord avec la méthode originale de concertation à cinq expérimentée dans ce domaine, le projet de loi de transposition des engagements du Grenelle de l'environnement devra être adopté avant l'été prochain " avait déclaré le chef de l'État, lors de ses voeux aux forces vives de la Nation.Ces annonces marquent incontestablement un changement de tempo par rapport à ce qui était initialement envisagé. Il y a encore quelques semaines, le ministère de l'Écologie préconisait l'élaboration de deux " lois Grenelle ", la première en urgence avant les municipales et la seconde en texte balai pour terminer le travail entamé. Mais plusieurs controverses récentes ont révélé des fractures d'appréciations sur la politique environnementale entre la majorité UMP et l'exécutif.DIVISION AU SEIN DE LA MAJORITELa polémique sur les OGM a servi de détonateur et, en coulisses, d'autres critiques ont fusé, notamment concernant la volonté de rendre annuels les malus liés à l'écopastille automobile, les projets de développement de l'énergie éolienne ou encore l'instauration, au sein d'une vingtaine de familles de produits, d'un classement écologique en fonction de leur contenu en carbone qui donnerait lieu à une taxation des plus chargées en CO2.En reportant les décisions après les municipales, le gouvernement espère calmer la fronde d'une partie de sa majorité qui, en façade, le soutient, mais reste, côté cour, sceptique, voire réticente au credo qu'il martèle lorsqu'il affirme que l'écologie et le développement durable ne sont pas les ennemis de la croissance économique.
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