Inflation et déficit extérieur pénalisent l'Espagne

L'inflation et le déséquilibre extérieur constituent plus que jamais les deux points faibles de l'économie espagnole. Les chiffres rendus publics hier par l'Institut national de statistiques pour la première et par la Banque d'Espagne pour le second en témoignent à nouveau. La hausse des prix est passée en décembre, en rythme annuel, de 4,1 % à 4,2%(le chiffre le plus élevé depuis janvier 2006), tandis que le déficit de la balance des paiements courants a atteint, pour les dix premiers mois de 2007, 85,3 milliards d'euros, soit une hausse de 19,8%en glissement annuel. La hausse de l'inflation est à la fois continue et rapide, puisqu'elle n'était encore que de 2,2 % en rythme annuel en août. Le gouvernement s'est empressé de l'attribuer à des "facteurs exogènes" : la hausse des prix du pétrole et des céréales à niveau international, qui explique, par exemple, que le prix des transports ait bondi en un an de 7,1 %, et celui des aliments de 6,6 %. Mais le ministre de l'Économie, Pedro Solbes, n'en a pas moins reconnu que le problème revêtait en Espagne une dimension spécifique vu "la forte consommation d'énergie par unité de produit". Il a rappelé à cet égard que les mesures d'économie énergétique et le développement des énergies renouvelables figuraient désormais parmi ses priorités.Le différentiel d'inflation de l'Espagne avec la moyenne de la zone euro atteint désormais 1,2 point, ce qui n'aidera certainement pas à résoudre son autre grand problème, celui du secteur extérieur. Pas moins de 83,7 % du déficit courant est lié à la balance commerciale, ce qui reflète un sérieux problème de compétitivité. Depuis l'entrée de l'Espagne dans l'UE en 1986 le déficit a été multiplié par six. Tant l'inflation que le déficit extérieur sont il est vrai liés à une croissance qui reste soutenue et clairement supérieure à celle des principaux partenaires commerciaux du pays. Même les prédictions les plus pessimistes octroient à l'Espagne un pronostic de croissance du PIB pour 2008 au moins égal à 2,5 %. Et, dans le contexte préélectoral actuel, les partis se préoccupent davantage d'annoncer les mesures de relance qu'ils se disent prêts à prendre (via les dépenses sociales et en infrastructures pour les socialistes et via les réductions d'impôts pour la droite) plutôt qu'à annoncer un refroidissement de la machine !
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.