Delhi et Pékin renouent un dialogue difficile

Comment mettre en avant les terrains d'entente quand tout vous oppose sur les sujets stratégiques ? La visite de trois jours en Chine du Premier ministre indien Manmohan Singh, qui se terminait hier à Pékin, ne semblait pas en mesure d'apurer le contentieux historique qui envenime les relations entre les deux géants asiatiques : les revendications territoriales chinoises sur une bonne partie de l'État indien de l'Arunachal Pradesh, dans l'Himalaya, et l'accusation indienne selon laquelle la Chine occupe 38.000 kilomètres carrés du territoire du Jammu et Cachemire. Cela n'empêche pas Pékin de soutenir une candidature de l'Inde à un siège permanent au Conseil de sécurité à l'ONU, et Delhi de reconnaître le principe d'" une " Chine, qui vise l'île rebelle de Taiwan. Au-delà, Manmohan Singh et Hu Jintao ont signé un large accord de coopération dont l'un des engagements est de poursuivre les discussions pour résoudre le différend frontalier, et une série de protocoles d'accord en matière de coopération ferroviaire, de planification économique ou de lutte contre la pauvreté en milieu urbain. Surtout l'Inde, souhaitant élargir ses coopérations internationales, s'est déclarée prête à une coopération avec Pékin dans le domaine nucléaire, déjà objet d'un accord historique avec Washington. " L'Inde recherche une coopération dans le nucléaire civil, y compris avec la Chine ", a déclaré son Premier ministre.DEVELOPPER UN COMMERCE REGIONAL DE " HAUTE QUALITE "Sur le plan commercial, le Premier ministre indien a mis en exergue le doublement des échanges commerciaux entre les deux pays à 37 milliards de dollars depuis 2005. Les deux nations dépasseront sans doute leur objectif d'atteindre 60 milliards de dollars en 2010. En attendant, le ministre du Commerce indien, Kamal Nath, a pointé du doigt l'existence de barrières commerciales et de violations de la propriété intellectuelle dans les secteurs agricole, aéronautique et pharmaceutique. Enfin Pékin et Delhi sont convenus de développer un commerce régional de " haute qualité ".
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