L'attitude affichée par les dirigeants slovènes depuis qu'ils ont hérité de cette responsabilité le 1er janvier est d'ailleurs exempte de toute prétention excessive. " La Slovénie peut contribuer à une ambition européenne plus grande, grâce à son énergie et la volonté d'une génération qui a consciemment décidé de vivre au sein de l'Union ", s'est ainsi prudemment avancé son Premier ministre, Janez Jansa, mercredi devant le Parlement européen. Avant d'ajouter : " Nous promettons de faire face à nos tâches avec responsabilité [...] mais notre présidence ne sera pas aussi spectaculaire que celle de la France. "Un ajout qui en dit long sur l'activité déployée par Paris six mois avant son tour de présidence. Déjà, le fait même que les priorités françaises soient déclinées à tout bout de champ est plutôt handicapant. À cela s'ajoute une foule d'autres initiatives, normales de la part d'un grand pays mais assez envahissantes : c'est la France qui donne le coup de pouce décisif à la mise sur pied d'une force militaire pour le Tchad et la République centrafricaine ; c'est à Bernard Kouchner qu'il revient çà et là de parler au nom de... la présidence slovène ; c'est Nicolas Sarkozy qui enclenche son projet euroméditerranéen avec Romano Prodi et Jose Luis Aznar ou prend la tête d'une croisade contre la crise financière.LA FRANCE EN LIGNE DE MIRECertes, la présidence slovène disparaît aussi derrière un Gordon Brown organisant à Londres une réunion restreinte des grands argentiers ou derrière une Angela Merkel exigeant une résolution sur l'Iran au Conseil de sécurité, et la voix de Ljubljana ne sera sans doute guère audible dans le prévisible concert de réactions internationales à l'inévitable indépendance du Kosovo. Mais c'est malgré tout la France qui est en ligne de mire, comme l'ont montré nombre d'interventions de députés, mercredi à Strasbourg, et comme l'illustre la formule lapidaire du président des libéraux, Graham Watson : " Tous les chemins ne mènent pas à Paris ni à la présidence française. "

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:33

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