Allemagne + Waigel annonce un déficit fédéral de 70 milliards en 1997

Le vice-président de la Bundesbank Johann Wilhelm Gaddum a jugé, hier, « fantomatique » la discussion agitant l'Allemagne sur le respect à la virgule près du critère de Maastricht limitant à 3 % du PIB les déficits publics. Et cela alors, que Theo Waigel, ministre des Finances, aborde une semaine décisive, après le rejet prévisible par le Bundesrat de la réforme fiscale. Après les avoir présentés jeudi devant le groupe parlementaire CDU-CSU, le projet de budget pour 1998 et la loi de finances rectificative pour 1997 doivent être adoptés vendredi en conseil des ministres. L'importance du collectif budgétaire en Allemagne n'échappe pas au gouvernement français qui devra, sans doute, caler ses prochaines mesures budgétaires et fiscales, annoncées dans la foulée du résultat de l'audit des finances publiques, le 21 juillet prochain. Inférieur à 58 milliards. En Allemagne, le président de la CSU a confirmé samedi que le déficit fédéral devrait être inférieur à 58 milliards de marks l'an prochain, soit moins que le niveau prévu pour les investissements, conformément à la Constitution. Pour cela, il table sur 20 milliards de recettes de privatisation (dont 15 milliards de Deutsche Telekom et 3,1 milliards de la Postbank). L'avion de combat européen Eurofighter est par ailleurs prévu dans le budget 1998, a-t-il fait savoir, pour rassurer les 18.000 employés bavarois qui craignaient depuis des mois de faire les frais de la consolidation des finances publiques (voir Voir Marchépage 7) Cette année, en revanche, Theo Waigel n'a pas tenu ses prévisions et annonce désormais que le déficit fédéral devrait atteindre 70 milliards au lieu des 53,3 milliards. Il va donc devoir faire jouer l'article 115 de la Constitution qui permet que les déficits dépassent, dans des circonstances exceptionnelles, les investissements. Ceux-ci sont planifiés à 59,9 milliards. Theo Waigel justifie sa décision en indiquant qu'une hausse de l'endettement dans une période où les taux d'intérêt sont faibles est préférable à une hausse de la pression fiscale ou à une baisse des investissements. Mais il a encore insisté ce week-end sur le fait que l'Allemagne réussira à rester en dessous des fameux 3 % imposés par Maastricht. La situation serait notamment très favorable au niveau des cotisations de retraite et sur l'assurance dépendance. Le ministre des Finances s'est montré très optimiste aussi sur les perspectives économiques. Il assure que la croissance sera au moins de 2,5 % cette année et de 2,7 à 2,8 % l'an prochain. L'euro, avec ou sans la France. Il fait savoir que la monnaie européenne ne pourrait se faire sans la France. Au sein de son propre parti, en revanche, les partisans d'un démarrage de l'euro sans la France, au cas où Paris ne répondrait pas strictement aux critères de Maastricht, se font plus nombreux. Après le vice-président du parti, c'était au tour, hier, du ministre des finances bavarois, Erwin Huber, de penser à haute voix qu'un démarrage sans les Français était tout à fait envisageable. Bénédicte de Peretti, à Munich
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