La voiture à hydrogène attend le pompiste

« Oh, celle-là, c'est déjà de l'histoire ancienne, le coffre n'est pas assez spacieux », déclare John Tak, chercheur de l'Université de Colombie-Britannique, à Vancouver (Canada), en montrant la voiture qui trône dans l'entrée du laboratoire. Le nouveau véhicule qu'il teste actuellement est d'une technologie plus avancée. Comme le précédent, il fonctionne à l'hydrogène. La bonbonne, dans le coffre, est plus petite que sur l'ancien modèle. Et il ne faut que deux minutes pour recharger la pile à combustible qui actionne le moteur, dont la reprise est aussi bonne que sur une voiture « normale ». Le laboratoire, qui emploie 88 chercheurs, est le seul au Canada à tester, depuis trois ans, les prototypes élaborés par Ford. Il a déjà vendu, notamment au Danemark, les piles à combustible qu'il fabrique. « Ainsi, nous avons davantage d'argent pour poursuivre nos recherches », se félicite John Tak.Petit à petit, cette technologie, à base d'électrolyse de l'eau, fait des avancées dans l'industrie. Les voitures ne sont pas les seuls débouchés. prix non compétitifWal-Mart, le géant mondial de la distribution, a compris que des chariots élévateurs à hydrogène lui faisaient épargner du temps et donc de l'argent, grâce à leur recharge plus rapide qu'avec des véhicules électriques traditionnels. Il en utilise quelques-uns à titre expérimental dans ses entrepôts depuis 2007. De même, au printemps de cette année, Toshiba lancera sur le marché un téléphone portable dont la batterie, minuscule, sera fondée sur cette innovation.« La voiture à hydrogène est peut-être la plus intéressante, puisqu'elle ne rejette pas de gaz carbonique dans l'atmosphère, mais elle présente des défis importants », confie encore John Tak. De fait, si les nouveaux prototypes testés dans son laboratoire permettent de parcourir 750 kilomètres en toute autonomie, encore faut-il qu'ils aient accès à un réseau de stations de recharge. Or, s'il existe déjà cinq stations à Vancouver, qui alimentent les taxis de la ville ? les premiers en Amérique du Nord ?, l'autoroute dotée de ce type de stations, qui doit mener de la Colombie-Britannique à la Californie, est encore dans les cartons. « Du coup, nous ne pouvons pas envisager de production de masse et le prix de la voiture à hydrogène n'est pas encore compétitif », soupire John Tak. La ville parie plutôt sur les bus ? une vingtaine ? qui seront en principe utilisés durant les Jeux olympiques d'hiver 2010. Ces véhicules seront rechargés dans une station construite à Whisler, où se déroulera une partie des épreuves. Une façon, espère ce spécialiste, de sensibiliser le public?Lysiane J. Baudu, à Vancouver Deux minutes suffisent pour recharger la bonbonne qui alimente le moteur.
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