Fiat-Chrysler  : l'alliance paradoxale

Obama bénit l'accord Fiat-Chrysler », titrait hier « La Stampa ». « Detroit, province de Turin, qui passe du 4×4 à la Fiat 500 », renchérit « La Repubblica ». Et une caricature du « Corriere della Sera » montre le président Obama dans une? Fiat 500 avec des petits drapeaux américains. La presse italienne exulte.L'administration américaine a donné lundi un mois à Chrysler pour signer un accord définitif avec le consortium turinois, présenté comme le sauveur du groupe d'Auburn Hills. Une condition sine qua non pour une nouvelle aide de Washington à Chrysler de 6 milliards de dollars, après les 4 milliards déjà versés en décembre. Lundi, Chrysler avait annoncé la conclusion d'un accord-cadre avec la firme turinoise. Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat, est d'ailleurs parti en début de semaine aux États-Unis.Fiat devrait, dans un premier temps, prendre « 20 % du capital » de Chrysler avant de « monter progressivement », a assuré hier une source italienne proche du dossier. L'accord préliminaire, dévoilé en janvier, prévoyait l'octroi à Fiat de 35 % de Chrysler, sans que l'italien ne déboursât un centime. Et ce, en échange d'un accès de l'américain à sa technologie. Fiat ne sera pas autorisé à dépasser les 49 % tant que les sommes versées par l'État n'auront pas été remboursées.mauvais souvenirAu terme du projet, Fiat utiliserait les usines et le réseau américain de Chrysler pour fabriquer la Fiat 500 en Amérique du Nord ainsi que des Alfa Romeo. Chrysler utiliserait les plates-formes des Fiat Panda 500, Panda 4x4 et Grande Punto, voire des Bravo compactes.Une belle alliance en perspective? sur le papier. Le hic, c'est que Fiat a toujours échoué dans ses grands mariages (Ford, PSA, Renault, Daimler, GM, Chrysler déjà il y a presque vingt ans !). En outre, les nouveaux produits Chrysler, même en profitant des bases Fiat, mettront au moins deux ans à arriver. Un long délai. Pour avoir des chances de succès, les véhicules Fiat doivent, eux, être adaptés au marché américain, où le groupe a laissé un mauvais souvenir avec ses Alfa peu fiables des années 1980. Enfin, Fiat, connu pour ses virages stratégiques et ses rapides volte-face, n'a pas forcément les moyens humains et encore moins le savoir-faire pour s'atteler au redressement d'un Chrysler au bord de la banqueroute.
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