Ne parlez plus de Séguéla au patron de Rolex. Croisé au Salon de l'horlogerie à Bâle, le directeur général de la filiale française, Philippe Schaeffer, réagit au quart de tour. « On a l'impression que c'est affreux d'avoir une Rolex. Enfin?! Avoir une montre à 3.000 euros, est-ce vraiment scandaleux?? Il nous a fait un peu de publicité mais, maintenant, il va falloir qu'il s'arrête. » Sans l'avoir décidé, la marque est devenue un symbole. Celui de la consommation bling-bling qui passe aujourd'hui sur le bûcher de la crise. « Du coup, les modèles en or et diamants se vendent beaucoup moins », regrette le directeur général.des montres simplesPourtant, les ventes totales seraient plutôt bonnes, à 36 % de part de marché en France (sur les montres de 3.000 euros et plus), en hausse d'un point sur le deuxième semestre 2008. Rolex n'a d'ailleurs réduit aucun budget, y compris en publicité, et poursuit sa stratégie de proposer des montres simples avec des complications utiles comme la date, le calcul de la pression ou de l'altitude. « Comparés à d'autres, nous sommes presque un produit de première nécessit頻, s'amuse Philippe Schaeffer. Et lorsqu'on lui rappelle que ces concurrents l'accusent d'avoir fait pression sur les détaillants multimarques pour écouler sa marchandise, le très chic patron remet les pendules à l'heure. « J'ai vu des boutiques qui n'avaient plus de Rolex dans leurs vitrines, alors que notre maison faisait 30 % de leurs revenus, il est normal d'intervenir dans ce cas. » La marque a d'ailleurs décidé de rationaliser sa distribution en fermant une quarantaine de portes depuis deux ans. Elle reste présente aujourd'hui dans une centaine de points de ventes en France (dont 25 à Paris), quand ses principaux concurrents n'en ont que 80, et elle fermera donc encore une vingtaine de portes en 2009.S. L., à Bâle Lire notre entretien avec Philippe Schaeffer sur le site www.latribuneet moi.f

latribune.fr

14 Avr 2009, 1:29

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