SFR préfère une stratégie moins onéreuse

« Ce qu'il arrive à Orange ne nous donne pas envie de changer de stratégie ! » Les déboires de son concurrent confortent SFR dans sa démarche opposée dans les contenus. « Notre vision du monde est très claire : il y a un monde des médias, celui des droits, des chaînes, de Canal Plus, d'Orange Sport, et il y a un monde des télécoms, qui fonctionne selon un écosystème ouvert. Nous ne cherchons pas à remonter dans la chaîne de valeur », explique à « La Tribune » Jean-Marc Tassetto, le directeur général grand public et marketing de SFR. « Peut-être parce que nous faisons partie du groupe Vivendi, nous savons que ce sont deux métiers différents », argue-t-il. Le numéro deux français de la téléphonie mobile, et numéro trois de l'ADSL depuis l'intégration de Neuf Cegetel, a préféré les partenariats avec les éditeurs et les producteurs de contenus, médias, maisons de disques, éditeurs de jeux vidéo, etc. « Notre modèle est celui de la collecte et du reversement, c'est celui de l'audiotel », décrypte-t-il.« SFR est depuis longtemps dans les contenus, défend le dirigeant de l'opérateur. Nous avons lancé en 1998 le premier service d'alertes d'infos sur mobile avec Europe 1. » Le groupe a créé une division « services et contenus » l'an dernier, afin de regrouper les équipes qui existaient côté mobile, dont une bonne part venait de l'ex-Vizzavi, et celles de Neuf, dans la vidéo à la demande et les jeux. Mais sa stratégie ne semble pas très visible, à côté de son concurrent Orange, si ce n'est dans la musique, son « axe différenciant majeur. »Un modèle trop cherSFR est la première plate-forme de téléchargement de musique sur mobile en France (plus de 10 millions de titres téléchargés l'an dernier) et la deuxième derrière iTunes en Web et mobile confondus. L'opérateur affirme être aussi « la première plate-forme européenne de téléchargement de jeux sur mobile, avec 300.000 joueurs actifs et près de 2 millions de clients par an téléchargeant au moins un jeu, pour 3 à 7 euros ».Jean-Marc Tassetto définit l'approche de SFR comme « une vision Web 2.0 : ce qui est central, ce n'est pas tant le contenu que la communauté. Le contenu est mis au service de l'animation d'une communauté, comme nous le faisons avec notre site de fans Footrepublic.fr, avec la Ligue du football amateur. » Pas question pour SFR d'investir des sommes importantes dans les contenus : « ce modèle coûte beaucoup moins cher que 200 millions d'euros par an [Ndlr, le prix payé par Orange par an à la Ligue de football professionnel]. Nous sommes dans un écart de 1 à 100 par rapport aux sommes dépensées par Orange », assure Jean-Marc Tassetto, convaincu qu'« un acheteur seul, économiquement raisonnable et contraint, sans une rente de situation dans le fixe, n'aurait jamais mis 200 millions d'euros par an dans le foot ». D. C.
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