La chaîne sport d'Orange aux oubliettes pour deux mois

Nouveau rebondissement dans le feuilleton Orange au pays des contenus. Condamné pour « vente liée » de sa chaîne Orange Sport et d'un abonnement Internet à haut débit par le tribunal de commerce de Paris, le 23 février dernier, France Télécome;lécom avait déposé un recours afin de ne pas se plier à cette interdiction de réserver sa chaîne à ses abonnés ADSL avant que le dossier ne soit examiné par la cour d'appel. Il avait de son propre aveu « très peu d'espoirs » d'obtenir la suspension de l'exécution provisoire de cette décision. La cour d'appel de Paris l'a effectivement débouté hier de sa demande, en attendant de juger sur le fond : l'audience aura lieu le 30 avril et le verdict viendra sans doute fin mai ou début juin. En attendant, l'opérateur télécom ne reprendra donc pas la commercialisation de sa chaîne, qu'il avait cessée depuis le 24 mars. Ce qui lui évite de payer les 50.000 euros d'astreinte par jour auxquels il a été condamné en première instance.La diffusion d'Orange Sport n'est pas arrêtée pour autant. Cette chaîne, qui retransmet notamment en exclusivité le match du samedi soir de la Ligue 1 de football acheté pour 203 millions par an par l'opérateur, restera disponible pour ses abonnés. Leur nombre est estimé autour de 100.000 à fin décembre, France Télécome;lécom se contentant d'indiquer que ses deux chaînes payantes Orange Sport et Orange Cinéma Séries comptent plus de 300.000 abonnés à fin février.Après avoir plaidé auprès de la cour en référé que cette décision « condamnerait sa stratégie à court terme en brouillant de façon irréversible son image », France Télécome;lécom relativise désormais en estimant que le manque à gagner ne sera « pas énorme », le recrutement de nouveaux abonnés dans ce contexte semblant limité, « à neuf journées de la fin du championnat » de Ligue 1. D'autant que la chaîne n'avait permis de conquérir que 4.600 clients par mois auprès des autres fournisseurs d'accès à Internet.philosopheL'important, selon l'opérateur, est d'obtenir gain de cause « avant la reprise du championnat, début août ». Mais même si le jugement n'était pas cassé, l'opérateur historique se montre philosophe. « Si l'on nous empêche de faire Orange Sport, nous ferons autre chose, nous trouverons d'autres modèles. Qu'est-ce que le match du samedi soir par rapport à toute une stratégie dans les contenus », minimise-t-on au siège de France Télécome;lécom ? Convaincu d'une fusion à terme des mondes des contenus et des réseaux, l'ex-monopole des télécoms prévoit d'investir 400 millions d'euros par an dans les contenus (sport, films, séries).Pourtant, l'opérateur assure que cette condamnation est « une aberration » sur le plan juridique. « On utilise du droit de la consommation pour casser une exclusivité, sans se rendre compte des conséquences pour toutes les offres de triple-play », la loi de 1946 sur la vente liée visant à protéger le consommateur. Or, la plainte n'est pas venue d'une association de défense des consommateurs mais de concurrents, Free et SFR.
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