L'intérêt pour les mines autraliennes redonne des couleurs au secteur

Le secteur minier serait-il en train de connaître un retour en grâce ? La question se pose au regard de l'embellie boursière que connaissent certaines valeurs parmi lesquelles les mastodontes du secteur. À l'image notamment d'un Rio Tinto qui, depuis le début de l'année, enregistre une hausse de 38 %, un rebond porté à 70 % depuis son point bas annuel atteint mi-janvier 2009.En dépit du cas particulier que représente le numéro trois mondial du secteur, l'embellie se confirme en fait pour l'ensemble du secteur comme en témoigne le rebond de près de 32 % de l'indice sectoriel mondial Bloomberg depuis ses plus-bas, de fin février.Si le récent frémissement de la demande mondiale de métaux, via notamment celle de la Chine, explique en partie ce sursaut, tout n'est pas encore éclairci. D'autres éléments d'explication entrent en compte. À commencer par un effet spéculatif sur certains groupes et notamment australiens. Depuis plusieurs semaines, l'intérêt de certains sidérurgistes chinois a ainsi relancé celui des investisseurs pour le secteur.L'amorce du phénomène remonte à un peu plus d'un mois lorsqu'à la mi-février, Chinalco a annoncé vouloir investir 19,5 milliards de dollars dans Rio Tinto, via notamment 7,2 milliards de dollars d'obligations convertibles. À terme, l'opération pourrait lui permettre de doubler sa part au capital du numéro trois mondial du secteur pour la porter à 18 %. L'opération a d'ailleurs relancé la polémique sur un éventuel veto des autorités australiennes de la concurrence que le géant chinois de la sidérurgie s'est pourtant empressé de démentir hier.L'Australie s'assouplitIl faut dire que l'offensive des groupes chinois sur les miniers australiens, affaiblis par la chute des matières premières et la demande mondiale de métaux de base, alimente chaque jour un peu plus les tensions entre Cambera et Pékin. En apparence seulement car les autorités australiennes se montrent désormais conciliantes. Hier, le gouvernement australien a donné un feu vert conditionné à l'entrée du Hunan Valin Iron and Stell Group au capital de Fortescue Mittal, le troisième groupe minier du pays. La veille, Oz Minerals avait indiqué avoir reçu une offre « révisée » du chinois Minmetals après un premier veto des autorités australiennes. Chute des cours oblige et en vue justement de couper l'herbe sous le pied des ambitions chinoises, la presse se faisait l'écho d'un regain d'intérêt de BHP Billiton pour Rio Tinto. Gaël Vaut
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