« Cette année, nous ferons légèrement mieux qu'en 2008 »

En 2008, la Russie aurait livré pour 8 milliards de dollars d'armements, dont 6,7 milliards via Rosoboronexport. Est-ce exact ? Quel est le niveau de votre carnet de commandes ?Vos chiffres me paraissent corrects. Le carnet de commandes, qui intègre uniquement les contrats signés, peut augmenter en fonction des prises de commandes. Fin 2008, il s'élevait à 23,7 milliards de dollars et aujourd'hui il s'établit à 27,2 milliards de dollars. Nos bureaux dans 49 pays travaillent d'arrache-pied.Comment voyez-vous 2009 ?Nous n'avons pas eu pour le moment de problèmes avec nos clients ainsi que les industriels russes chargés d'exécuter les contrats. Nous ne sentons pas actuellement l'influence de la crise mondiale sur notre activité. Nos clients, avec lesquels nous avons signé des contrats, n'ont pas exprimé leur volonté de changer leurs engagements contractuels. Et nous comptons que nos prévisions seront réalisées cette année. Elles ne seront pas inférieures à 2008 et peut-être même en légère augmentation.La crise épargne-t-elle entièrement votre industrie ?Parmi tous les contrats déjà signés, il y en a un certain nombre à risques, qui seront peut-être reportés en 2010, voire au-delà. Mais ces contrats ne sont pas dans les prévisions affermies de Rosoboronexport. La Russie, tout comme certains de nos pays clients, à l'image de ceux qui possèdent du pétrole et réduisent leur budget de défense, est touchée par la crise. Et nous pourrions sentir arriver la crise dans notre secteur. Mais, aujourd'hui, les contrats ont été signés et l'argent arrive des pays clients sur les comptes des entreprises, qui fabriquent les matériels produits à la demande de Rosoboronexport. Nous avons rempli nos engagements et fourni les matériels aux clients.Le gouvernement vous aide-t-il ?Le gouvernement russe, comme beaucoup d'autres, a entrepris des actions suffisantes pour soutenir les grands complexes industriels stratégiques ainsi que les sociétés de deuxième et troisième rang, qui travaillent pour l'exportation. Ceci pour compenser les insuffisances actuelles du système financier et bancaire.Avez-vous prévu de faire du financement des contrats ?Les entreprises russes, qui n'ont pas suffisamment d'argent pour produire les premiers matériels à livrer, sont habituées à demander des crédits auprès des banques, surtout quand il s'agit de l'exécution de grands contrats, avec des montants importants. Rosoboronexport est, dans ce cadre précis, le garant de ces entreprises auprès des banques. Nous assumons la responsabilité financière. Ces montants sont bien sûr importants : ils peuvent atteindre 2 ou 2,5 milliards de dollars. Dans ces cas, Rosoboronexport a la possibilité d'avoir des crédits sans taux d'intérêt ou très bas.Confirmez-vous la vente d'avions de combat Sukhoi 35 à la Libye ?La part des ventes du secteur aéronautique à l'exportation représente 50 % de nos ventes. Elles sont majoritaires. Une grande partie provient des avions Sukhoi. Ensuite, il y a des hélicoptères, qui sont très demandés à l'étranger. S'agissant de la Libye, je ne m'exprime pas sur des contrats en discussion et qui doivent être poursuivis. Avec plusieurs pays, nous avons des accords pour ne pas parler de ventes fermes avant que la partie acheteuse ne donne son feu vert.Comment gérez-vous vos relations avec la Chine, qui est souvent accusée de copier vos matériels ?La Chine et la Russie ont des relations de longue date. C'est un sujet très délicat et ce n'est pas le métier de Rosoboronexport de s'occuper de la propriété intellectuelle. La Russie n'a fait aucun reproche au niveau officiel à la Chine même les journaux font souvent état de cas de copies de différents types d'équipement. La Chine n'évite pas toute discussion ou tout engagement pour protéger la propriété intellectuelle. La Russie mène ce genre de négociations, y compris avec la Chine.Quand allez-vous proposer à l'exportation l'avion russe de 5e génération ?Un des objectifs de Rostekhonlogii [Ndlr : voir ci-contre] est d'améliorer la technologie militaire de façon à ce que l'industrie russe puisse se développer. La seule chose que je peux vous dire sur l'avion de 5e génération est qu'il se fait, que son développement est en cours. Pour nous, en tant que vendeurs, on souhaite qu'il soit prêt le plus vite possible ! Attendons le Salon du Bourget pour en savoir plus.Êtes-vous ouvert à des acquisitions ? À l'automne 2007, des rumeurs avaient couru sur le rachat par Rosoboronexport du français spécialiste des semi-conducteurs Altis.En principe, nous sommes ouverts à toute forme de coopération, y compris des acquisitions. Mais tout dépend de leur utilité. C'est vrai que le dossier Altis a été regardé. Mais l'affaire n'a pas eu lieu.
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