la planète au chevet du climat à Poznan

Laurent ChemineauPlus que jamais, le défi climatique auquel est confrontée la planète se révèle difficile à relever. La grande conférence de l'ONU sur le réchauffement de l'atmosphère, qui s'ouvre aujourd'hui à Poznan, en Pologne, n'aura pas seulement la lourde tache de faire progresser l'action de la communauté internationale contre les dérèglements du climat. Elle devra également faire oublier pour quelques jours la crise financière et son cortège de mauvaises nouvelles économiques qui accaparent l'attention des responsables politiques et les ressources des États. Pour y parvenir, pas moins de 9.000 personnes (hauts fonctionnaires, ministres, représentants d'ONG) venant de plus de 180 pays vont plancher quinze jours durant. Objectif ? Élaborer un projet de réponse le plus ambitieux possible contre le réchauffement et lancer la négociation pour transformer ce projet en un accord international d'ici à décembre 2009, lorsque se réunira la prochaine conférence, à Copenhague. Le pari est loin d'être gagné.Un accord ambitieux exigera des efforts considérables sur le plan technologique et économique afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement. Les scientifiques de l'ONU (Giec) sont catégoriques : il est impératif de stopper la hausse des émissions de GES autour de 2015, avant de les réduire de 50 % d'ici à 2050 par rapport à 1990, et cela pour éviter une hausse de la température trop supérieure au seuil de 2° Celsius, au-delà duquel la planète connaîtrait des désastres en série (fonte des glaces, hausse du niveau des océans, réfugiés climatiques?). Il y a onze ans, un premier et timide pas pour sauver le climat a été accompli avec la signature du protocole de Kyoto. Si certains pays respectent leurs engagements de réduire les GES (seuls les pays riches sont pour l'instant soumis à des objectifs chiffrés), d'autres dérapent. Au total, les émissions de CO2 des 40 pays les plus industrialisés ont augmenté de 2,3 % entre 2000 et 2006. nombreux obstaclesRenforcer le protocole de Kyoto, dont la première phase expire fin 2012, s'impose comme une urgence. Mais les obstacles sont nombreux. Les États-Unis, dont le niveau d'émission par habitant est le plus élevé du monde, n'ont cessé de rejeter les contraintes de Kyoto au nom de leur compétitivité. L'élection de Barack Obama pourrait changer la donne : « C'est le moment de faire face à ce défi une fois pour toutes », a déclaré celui qui doit prendre les rênes des États-Unis le 20 janvier. En Europe, les atermoiements autour du paquet climat donnent le spectacle de la division. Le Conseil européen, les 11 et 12 décembre, va peut-être lever cette ambiguïté. De leur côté, les pays émergents sont rétifs à toute contrainte chiffrée de réduction des émissions qui compromettrait leur rattrapage économique. Ils réclament l'aide des pays riches pour financer les technologies propres dont ils ont besoin. Pourtant, la Chine a ravi aux États-Unis la place de premier émetteur de GES. Le Giec préconise que les États émergents les plus puissants réduisent leurs émissions de 15 % à 30 % dans les prochaines années. n
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