L'Opep menace de réduire fortement sa production

C'est un avertissement que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a lancé ce week-end du Caire, où les ministres de l'énergie des différents pays producteurs s'étaient réunis dans l'urgence. Plutôt que de baisser la production pour la troisième fois depuis le mois de septembre, l'Opep a préféré adopter une stratégie en deux temps, en commençant par menacer d'une très forte réduction de sa production. Les pays producteurs se réuniront en effet de nouveau d'ici à trois semaines en Algérie. Le cartel a jusqu'alors réservé la modification de ses quotas à ses sessions officielles, ce qui pourrait aussi expliquer qu'il ait choisi d'attendre. intérêts divergentsReste que l'Organisation est loin de parler d'une seule voix, tant les intérêts divergent lorsque les prix baissent. Le niveau actuel d'extraction, qui est de 27,3 millions de barils par jour, se situe déjà 2,5 millions en dessous des quotas qui ont prévalu sur les neuf premiers mois de l'année, l'Opep ayant réduit ses exportations par deux fois : en septembre en demandant à ses membres de respecter leurs quotas, ce qui revient à une baisse de production de 500.000 barils par jour, puis en octobre en amputant de 2 millions de barils par jour la production totale. Parmi les plus malthusiens, des pays comme l'Iran n'hésitent pas à appeler à un nouveau recul de 2 millions de barils par jour de la production. Le pays, qui produit un pétrole à teneur élevée en soufre, a été le premier à souffrir de la baisse de la demande, en raison du manque de capacités de raffinage pour son type de brut. La République islamique a d'ailleurs pris à son compte une part importante de la dernière baisse des quotas, en modérant sa propre production de 200.000 barils par jour. Les experts prévoient un recul d'au moins un million de barils pour le mois de décembre.faible demandeCar le fait qu'il y ait aujourd'hui suffisamment, voire trop, de pétrole sur les marchés ne fait guère de doute. Les acheteurs manquent. La faiblesse de la demande des consommateurs finaux se répercute logiquement en amont. Certaines compagnies préfèrent d'ailleurs immobiliser l'or noir sur les mers plutôt que de le vendre. Selon un courtier maritime, certains tankers chargés attendaient, la semaine dernière, de trouver preneur. En vertu d'une logique financière implacable : la location d'un supertanker coûte aujourd'hui près de 40.000 dollars par jour. Mais si les 2 millions de barils de pétrole qui encombrent ses soutes se vendent à 55 dollars plutôt que 53,41 dollars, le prix du WTI vendredi soir, l'immobilisation du bateau semble finalement plutôt rentable. n++BSD++PasSupprimerBalise NePas supprimer ++BSF++
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