Tata Motors piégé par Jaguar et Land Rover

Tata Motors, filiale automobile du conglomérat indien Tata, doit trouver d'ici au mois de juin le moyen de refinancer les 2 milliards de dollars (1,7 milliard d'euros) de crédits relais contractés un an plus tôt lors de l'achat de Jaguar et Land Rover. Quand le groupe a acheté à Ford les deux marques britanniques, les 2,3 milliards de dollars de l'acquisition ont été réglés grâce à des crédits relais d'une durée d'un an. Mais la mise en place d'un financement pérenne a été compromise par la crise financière. Une augmentation de capital réalisée en octobre dernier est restée sur les bras du holding du groupe et des banques garantes de l'opération. Un projet d'émission internationale d'actions a dû être abandonné et le groupe n'a pu lever des fonds qu'en vendant des parts dans d'autres sociétés de la nébuleuse Tata, notamment Tata Steel.Faute de mieux, Tata Motors est donc en discussion avec ses banques pour prolonger sa ligne de crédits. Ce qui, dans le contexte actuel, lui coûtera très cher. « Ils ont un vrai gros problème, commente un banquier de Bombay. Même si l'ensemble du groupe a les moyens : si la famille Tata décide de vendre 10 % de sa branche télécoms, elle pourra renflouer Tata Motors. Mais il faut vraiment qu'ils fassent quelque chose. »La conjoncture automobile n'aide pas le groupe. Tata Motors a annoncé vendredi des résultats catastrophiques au titre du dernier trimestre 2008 : une perte inattendue de 54 millions de dollars, la première perte trimestrielle du groupe depuis sept ans. Les ventes de véhicules se sont effondrées, Tata Motors n'en ayant vendu que 98.760 contre 144.608 un an plus tôt. Autre mauvaise nouvelle : le constructeur ne sait toujours pas quand il pourra commercialiser sa Nano, sa fameuse voiture la moins chère du monde, prévue à 1.600 euros. Tata a dû abandonner son usine du Bengale-Occidental suite à l'opposition de la population locale, et la mise en route de la nouvelle usine dans l'État du Gujarat va prendre encore un an.Patrick de Jacquelot, à New Delhi un dernier trimestre 2008 catastrophique avec une perte de 54 millions de dollars.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.