Verdict aujourd'hui dans l'affaire UIMM-Medef

Même si elle ne demande qu'un euro de dommages et intérêts, Laurence Parisot joue gros au tribunal aujourd'hui. La 17e chambre du TGI de Paris statue, en début d'après-midi, sur la plainte en diffamation qu'a déposée la présidente du Medef contre Daniel Dewavrin, l'ancien dirigeant de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Lors de l'audience le 19 janvier, Laurence Parisot avait estimé que Daniel Dewavrin avait « porté atteinte à [son] image, [sa] crédibilité, [son] honneur». Cet étalage public de linge sale, inédit dans un monde patronal habituellement feutré, trouve sa source dans l'affaire des retraits en liquide qui a secoué l'UIMM à l'automne 2007. Laurence Parisot a toujours affirmé qu'elle avait découvert ces pratiques fin septembre au moment de leurs révélations par « Le Figaro ». Mais le 8 mars 2008, Daniel Dewavrin, président de l'UIMM de 1999 à 2006, contredit cette version et assure que Laurence Parisot était au courant des retraits en liquide depuis le printemps 2007, voire avant. Aussitôt, la présidente du Medef rétorque à la télévision : « Ce sont des sacrés menteurs, ces messieurs! » Et annonce qu'elle porte plainte. Lors de l'audience, en janvier, chacune des parties a campé sur ses positions. Mais pour appuyer ses dires, Daniel Dewavrin a fait citer comme témoin Denis Gautier-Sauvagnac (DGS). à l'occasion de sa première expression publique depuis l'éclatement de « l'affaire », DGS a relaté une conversation qu'il aurait eue avec Laurence Parisot en juin 2007, durant laquelle cette dernière lui aurait demandé si les « versements en espèce » se poursuivaient. Preuve, selon lui, que la présidente du Medef était au courant du « principe » des retraits en liquide. Si le tribunal penche aujourd'hui en faveur des anciens dirigeants de l'UIMM, Laurence Parisot pourrait se retrouver dans une situation inconfortable. Au Medef, ils sont nombreux à trouver qu'elle est allée trop loin en portant le différend dans le prétoire. « Elle a surréagi, regrette un permanent de l'organisation. Elle entretient la polémique et ne peut que faire penser aux Français que nous sommes ?tous pourris?». Un désaveu dont la présidente du Medef n'a guère besoin. Son attitude lors du sommet social du 18 février lui a valu des critiques syndicales et gouvernementales sur son « dogmatisme ». Si elle devait être déboutée aujourd'hui, les appétits au sein du patronat s'aiguiseront encore. Agnès Laurent
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