Les entreprises reviennent en Bourse sur la pointe des pieds

marché primaireLes introductions en Bourse seraient-elles sur le point de redémarrer en France, après un premier trimestre catastrophique (lire « La Tribune » du 8 avril) ? On serait tenté de le croire, les communiqués annonçant une prochaine « entrée en Bourse » se succédant depuis quelques semaines. « Les sextoys discount bientôt en Bourse », se plaisait ainsi à dire Sexyprive.com, le 25 mai. En réalité, les prétentions de ce site Internet se limitent à une inscription sur le Marché Libre, non réglementé. Idem pour le moteur de recherche d'hôtels Planigo, qui a fait part le 27 mai de ses velléités de cotation. C'est également sur le Marché Libre que Rivalis, spécialisée dans le conseil aux petites entreprises, fera son apparition le 12 juin. Suivant en cela la trace du producteur-promoteur de toits photovoltaïques CPC Solabios, entré sur le Marché Libre le 19 mai. Woogroup, Cecurity.com et Txcom avaient précédé ces sociétés sur l'ancien Hors-Cote, un peu plus tôt dans l'année.micro-opérationsAutre point commun à ces opérations, elles ont été réalisées par cotation directe. C'est-à-dire sans appel public à l'épargne, en cédant simplement quelques titres à des investisseurs qualifiés. D'où la taille lilliputienne de nombre d'opérations : dans le cas de Cecurity.com, seules 1.000 actions ont été proposées, pour la modique somme de 0,85 euro par titre.C'est dire si les entreprises ne se risquent en Bourse que du bout des lèvres. Et ce, alors que très paradoxalement, les sociétés déjà cotées n'hésitent pas à profiter du rebond de près de 30 % de l'indice CAC 40 au cours des trois derniers mois pour solliciter à nouveau les investisseurs. En témoigne Danone, qui a dévoilé vendredi les modalités d'une augmentation de capital de 3 milliards d'euros.Il faut dire que le dicton « on ne prête qu'aux riches » se vérifie. Si une multinationale comme Pernod-Ricard a pu annoncer le « succès » de son augmentation de capital de 1 milliard d'euros, la petite entreprise Woogroup, spécialiste du transfert d'argent, n'est parvenue à céder que 170 actions sur les 2.000 proposées lors de son apparition sur le Marché Libre, le 28 janvier. Manifestement, les investisseurs n'ont pas retrouvé de réelle appétence pour les introductions en Bourse. Surtout, les banquiers qui accompagnent ces opérations ne semblent pas prêts à relancer la machine.
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