L'Élysée choisit Jean-Luc Hees à la tête de Radio France

Retour gagnant pour Jean-Luc Hees. À 57 ans, il revient à Radio France par la grande porte. L'Élysée a en effet proposé hier de le nommer PDG pour succéder à Jean-Paul Cluzel, PDG depuis 2004. Cela se fera, selon la nouvelle loi audiovisuelle, après avis du CSA (qui l'auditionnera la semaine prochaine), et des commissions des Affaires culturelles des deux assemblées.Le choix de Nicolas Sarkozy a surpris, car Hees n'est pas un de ses proches. D'autres doutent de sa capacité à gérer un paquebot de 4.000 salariés et à faire face aux lourds chantiers sociaux (convention collective à renégocier) et technologiques (radio numérique, Internet) qui l'attendent : « La radio, il sait ce que c'est. La gestion, il sait que ce n'est pas son genre de beaut頻, a déclaré à « Libération » Alain Le Gouguec, rédacteur en chef à France Inter.Hees est rentré à l'ORTF en 1972, puis à Radio France en 1981, où il sera notamment correspondant à Washington, puis directeur de France Inter à partir de 1997. En 2004, Cluzel, à peine nommé à la tête de Radio France, le met à la porte. Le courant passe très mal entre le baroudeur macho et « le catho gay libéral », comme se décrit Cluzel. Ce dernier assure qu'il n'avait « aucun a priori au sujet de Hess en arrivant. Il m'a tout de suite dit qu'il fallait changer les trois quarts de la grille de France Inter, mais assurait qu'il lui faudrait des semaines et des mois pour m'expliquer comment. J'ai conclu qu'il valait mieux nous séparer. Nous avons passé une transaction tout à fait honorable pour les deux parties. »traversée du désertHees est alors remplacé par Gilles Schneider. Sont aussi remerciées plusieurs voix qu'il avait mises à l'antenne, telles que Frédéric Bonnaud ou Gérard Lefort. Quand Hees quitte Inter, une pétition de soutien est lancée. « France Inter n'a jamais été aussi libre de ton et indépendante de tous les pouvoirs », assure alors la Société des journalistes. Avis contraire de Jacques Ricaut, responsable CFDT, dans « Libération » : « Hees n'a jamais été de gauche. Il a même animé des débats pour l'UMP ». Hees, lui, déclare à « L'Humanit頻 en 2000 : « Je n'ai jamais demandé la peau d'un mec en fonction des résultats électoraux. C'est une affaire de principe. »Hees entame alors une traversée du désert, présente des documentaires sur France 5, puis trouve refuge fin 2006 sur Radio Classique, station du groupe LVMH.
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